Suzanne Tyc-Dumont

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En 1956, Suzanne Tyc-Dumont intègre le laboratoire de Paul Dell, à l’hôpital Henri-Rousselle à Paris où elle se forme à la micro-électrophysiologie pour aborder l’étude du système nerveux central.

En 1965, elle quitte ce laboratoire pour créer, avec André Hugelin, le laboratoire de physiologie du premier CHU de Paris, à l’hôpital Saint-Antoine. Elle y installe un poste expérimental spécialement conçu pour l’étude des réseaux de neurones du système nerveux central des mammifères et effectue des travaux par enregistrements intracellulaires des neurones centraux impliqués dans la motricité oculaire. 

De 1977 à 1990, Suzanne Tyc-Dumont dirige l’unité de l’Inserm de recherches neurobiologiques, implantée à l’hôpital Sainte-Marguerite, à Marseille, où elle continue de se consacrer à l’étude du fonctionnement des neurones centraux. Son laboratoire utilise plusieurs approches (neurochimique, neuropharmacologique, immunologique, neuro-morphologique, électrophysiologique) sur différents modèles expérimentaux. Parallèlement, elle engage le laboratoire dans l’organisation d’une grande exposition sur le cerveau “Cerveau 1984” présentée pendant quatre mois au Musée d’histoire naturelle de Marseille puis à Paris au Palais de la découverte. 

En 1978, Suzanne Tyc-Dumont introduit les nouveaux outils informatiques permettant la numérisation du neurone et des simulations sur ordinateur de son fonctionnement. 

Dès 1990, la nécessité de pouvoir regarder un neurone vivant fonctionner s’impose. On passe aux cultures de neurones, qui sont observés grâce à un dispositif original constitué d’une caméra montée sur un microscope. La membrane des neurones est chargée avec des molécules fluorescentes. L’excitation du neurone se traduit par des variations locales de fluorescence. Pour la première fois, cette nouvelle technique d’imagerie cellulaire révèle que l’excitation neuronique se traduit par une mosaïque de sites membranaires excités. 

Ce travail pionnier publié dans Biophysical Journal, en 1995, marque les débuts de l’imagerie cellulaire dont les progrès récents confirment que Suzanne Tyc-Dumont a ouvert une nouvelle voie de recherches sur le fonctionnement du neurone. 

Biographie

Suzanne Tyc-Dumont est née le 13 septembre 1932 à Genève. Elle a mené ses études secondaires à l’École internationale de Genève et ses études supérieures à l’université des sciences de Genève. 

  • Licence ès sciences biologiques, université de Genève (1954).
  • Assistante de zoologie comparée et de génétique chez le professeur Emile Guyenot, université de Genève (1952–1953).
  • Assistante d’endocrinologie chez le professeur K Ponse, université de Genève (1953–1954).
  • Stage de formation en biochimie chez Max Fernand Jayle, à la faculté de médecine de Paris (1954–1955).
  • Stagiaire en neuro-endocrinologie, chez GW Harris, Maudsley Psychiatric Hospital, London (1955–1956).
  • Formation aux techniques microphysiologiques, chez VA Amassian, Albert Einstein College of Medicine, New York (1958).
  • Boursière de recherche à l’INH, puis chargée de travaux, dans le laboratoire de neurophysiologie clinique de Paul Dell, à l’hôpital Henri-Roussel!e, à Paris (1956–1958).
  • Attachée de recherche (1959), chargée de recherche (1968), maître de recherche (1977), directeur de recherche (1995), directeur de recherche émérite au CNRS (1995).
  • Doctorat ès sciences naturelles, Paris (1964). Son sujet de thèse était “Contribution à l’étude du contrôle réticulaire des intégrations sensorimotrices au cours de la vigilance”. 
  • Directrice de l’unité Inserm 6 « Recherches neurobiologiques » (1977–1982), succédant à Paul Dell et Henri Régis, qui devient unité mixte Inserm/CNRS “Neurocybernétique cellulaire”, à l’hôpital Sainte-Marguerite à Marseille (1983–1992).

Instances scientifiques et d’administration de la recherche

  • Membre de la commission de physiologie moléculaire et intégrative du CNRS (1970–1975, 1984–1988).
  • Membre de la commission scientifique spécialisée de l’Inserm “Système musculaire squelettique, système nerveux central et organes des sens, psychiatrie et santé mentale : physiologie, physiopathologie, pharmacologie, toxicologie, environnement, chirurgie, radiologie, épidémiologie, santé publique, génie biologique et médical” (1979–1982).
  • Vice-présidente du conseil d’administration de l’Inserm (1983–1986).

Sociétés savantes

  • Membre de l’Association des physiologistes de langue française. 
  • Membre de l’International Brain Research Organisation, de la Société d’électroencéphalographie et de neurophysiologie clinique. 
  • Membre de la Society for Neuroscience (Etats-Unis), de la Fédération des European Neurosciences Societies, d’Euroscience.
  • Membre de l’International Society for the History of Neuroscience.

Distinctions – Prix

  • Prix de la Fondation pour la recherche médicale (1968).
  • Médaille d’argent du CNRS (1973).