Pierre Tambourin

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Mis à jour le 14 décembre 2018 

Les recherches de Pierre Tabourin ont été consacrées à la cancérologie expérimentale visant à comprendre les mécanismes qui transforment une cellule hématopoiétique normale en une cellule cancéreuse, puis à identifier les gènes impliqués dans ces mécanismes. 

Mécanisme de cancérisation cellulaire par des rétrovirus de souris 

Dès son entrée à l’Inserm, en 1968, les recherches de Pierre Tambourin portent sur l’étude du mécanisme de cancérisation cellulaire par des rétrovirus de souris. Dans une unité de recherche Inserm à l’Institut Curie d’Orsay, les études de Pierre Tambourin sont essentiellement physiopathologiques, menées in vivo chez la souris, visant à disséquer le processus qui induit une leucémie dans le modèle du virus de Friend. Il s’agit de mieux comprendre comment ce virus transforme les cellules de l’animal, d’identifier les cellules cibles du virus, d’appréhender le rôle des cellules souches du système hématopoïétique (renouvellement des cellules sanguines) dans ce processus et de préciser les mécanismes pathologiques de la différenciation cellulaire dans ce système. Quinze articles seront publiés durant cette période, dont un article majeur dans Nature en 1971 et un premier modèle de cette leucémie, décrit également dans la même revue en 1975. 

Définition du concept de progression tumorale 

A la fin des années 1970, Pierre Tambourin et ses collaborateurs analysent les mécanismes cancéreux successifs au cours de leucémies expérimentales et décrivent un mécanisme de progression tumorale en plusieurs étapes. Ainsi, les cellules transformées morphologiquement, de durée de vie brève, peuvent subir un deuxième événement génétique, qui les immortalise et les rend hautement tumorigènes. 

Isolement de certaines lignées tumorales et d’un nouveau rétrovirus murin 

Ces résultats amorcent l’étude de nouveaux modèles. Une recherche approfondie sur le rôle respectif des deux espèces rétrovirales présentes dans le complexe de Friend débouche sur deux résultats originaux : l’isolement de certaines lignées tumorales et celui d’un nouveau rétrovirus murin, le Myelo Proliferative Leukemia Virus, aux propriétés particulièrement intéressantes. Ce virus infecte de nombreux types de cellules et manifeste un pouvoir cancérigène dans les cellules hématopoïétiques de tous types. Pierre Tambourin et ses collaborateurs identifient et caractérisent également plusieurs oncogènes impliqués dans les processus leucémogènes (mpl, fim‑1, fim‑2/c‑fms, fim‑3/evi‑1, Spi‑1). Les travaux de Pierre Tambourin ont permis ainsi d’importantes avancées dans la compréhension des mécanismes de la leucémogenèse, du contrôle de l’hématopoïèse (production de cellules sanguines) en général et de l’érythropoïèse (production des globules rouges), en particulier. 

Un ardent défenseur de la recherche et des biotechnologies 

Pierre Tambourin, a été le créateur en 1998 du Genopole d’Evry dont il a été le directeur pendant 14 ans. Ce lieu dédié à la recherche génomique, génétique et aux biotechnologies, a notamment contribué aux avancées internationales du séquençage du génome humain dans les années 2000. 

Biographie

Pierre Tambourin est né le 23 septembre 1943 à Vouziers (Ardennes). Il a mené ses études secondaires aux lycées Henri Wallon à Valenciennes et Faidherbe à Lille. 

• Ingénieur, ancien élève de l’École polytechnique (1966)
• Maîtrise de sciences (1968), diplôme d’études approfondies de génétique moléculaire (1970)
• Stagiaire de recherche dans l’unité Inserm 48 de pathologie cellulaire, dirigée par Marcel Bessis à l’hôpital du Kremlin-Bicêtre (1967–1969)
• Chargé de recherche (1967), directeur de recherche de 2e classe (1975), de 1re classe (1990), de classe exceptionnelle (1994) à l’Inserm
• Chercheur dans l’unité Inserm 22 “Physiologie cellulaire, cancer et radiobiologie”, dirigée par François Zajdela, à l’Institut Curie à Orsay (1982–1985)
• Visiting Scientist et Guest Worker dans le laboratoire d’oncologie cellulaire du Dr D Lowy, au National Cancer Institute des National Institutes of Health (NIH), Bethesda, Washington (1982–1985)
• Responsable d’une équipe de recherche dans l’unité Inserm 152 “Immunologie et virologie des cancers”, dirigée par Jean-Paul Lévy à l’hôpital Cochin à Paris (1985–1989)
• Co-directeur du laboratoire associé 628 du CNRS (1985–1989)
• Directeur de la section de biologie de l’Institut Curie (1989–1992)
• Directeur du département des sciences de la vie du CNRS (1993–1997)
• Directeur du réseau national des génopoles à Evry (2000–2002)
• Directeur général du GIP (groupement d’intérêt public), Génopole d’Évry (2002–2016)
• Président de la Fondation Jean-Dausset – CEPH – Centre d’étude du polymorphisme humain (2003–2005)
• Vice-président du pôle de compétitivité Medicen Paris Région (2005–2009)

Instances scientifiques et d’administration de la recherche

• Membre de la commission scientifique spécialisée (CSS) de l’Inserm “Biologie et pathologie cellulaire, hématologie cellulaire, cancer, dermatologie : biologie moléculaire, virologie, physiopathologie, épidémiologie, pharmacologie, toxicologie, environnement, chirurgie” (1979–1982), président de la CSS “Cancérologie et hématologie moléculaires et cellulaires, biologie moléculaire du gène, génétique et cytogénétique” (1987–1990)
• Vice-président du conseil scientifique de l’Inserm (1991–1994)
• Chargé de mission par le ministre de l’Éducation nationale, de la Recherche et de la Technologie pour le Génopole d’Evry (1998–2002)
• Président du conseil scientifique de l’Inra (1998–2003)
• Membre du conseil d’administration de l’Anvar (1999–2004)
• Membre du conseil scientifique du CEPH (2000–2003)
• Membre du conseil scientifique de Centre d’étude du polymorphisme humain (2000–2003)
• Membre du conseil supérieur de la recherche et de la technologie (2002–2005)
• Président du conseil d’administration de l’École normale supérieure de Cachan (2004–2008)
• Membre du conseil d’administration de l’université Evry-Val d’Essonne (2008–2012)
• Président du Comité national de réflexion éthique sur l’expérimentation animale depuis 2010
• Conseiller du directeur général du Génopole d’Evry et expert en génomique appliquée à la médecine

Prix – Distinctions

• Prix Essec – Cancer (1974), prix de la Ligue nationale française contre le cancer – comité de l’Essonne (1982)
• Prix Cochin Cancer-Hématologie (1987).
• Prix Gallet-Breton de l’Académie nationale de médecine (1989).
• Prix Rosen de cancérologie de la Fondation pour la recherche médicale (1993).
• Chevalier dans l’Ordre national du mérite (1989), chevalier de la Légion d’honneur (1997)
• Officier dans l’Ordre national du mérite (2002).