Michel Fardeau

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L’activité médicale et scientifique de Michel Fardeau a été entièrement consacrée à la biologie et à la pathologie musculaire. Il a été formé à la neurologie clinique par le professeur Raymond Garcin, à l’hôpital de la Salpêtrière, et à la biologie cellulaire par le professeur René Couteaux, à la faculté des sciences à Paris. 

En 1962, Michel Fardeau crée le premier service de recherche de microscopie électronique dédié à la biologie et la pathologie du tissu musculaire dans le laboratoire de neuropathologie de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, grâce à l’aide de la Délégation générale à la recherche scientifique et technique (DGRST). Doté d’une expertise remarquable en cytochimie et en microscopie électronique musculaire, il montre d’abord l’intérêt et l’importance de ces techniques dans l’étude et le diagnostic des maladies musculaires acquises ou héréditaires. C’est d’ailleurs vers ces dernières que l’activité de recherche de Michel Fardeau s’oriente principalement, à son retour des Etats-Unis à la fin des années 1960. 

Dans les années 1980, il s’intéresse aux greffes cellulaires. Il montre, en particulier, qu’il est possible de reconstruire du muscle à partir des greffes de cellules satellites. L’introduction des techniques de la biologie moléculaire lui permet, avec ses collaborateurs, d’identifier plusieurs mutations responsables de maladies musculaires héréditaires et d’envisager, à partir des années 1990, la thérapie génique par transfert de gène, notamment dans la myopathie de Duchenne. 

En 1990, une consultation pluridisciplinaire de pathologie neuromusculaire est installée à la Pitié-Salpêtrière ; celle-ci sera intégrée dans l’Institut de myologie, fondé en 1997 par l’Association française contre les myopathies (AFM), en partenariat avec l’Assistance publique – Hôpitaux de Paris et l’Inserm. Michel Fardeau en sera le directeur scientifique et médical de1996 à 2006. 

Parmi les contributions scientifiques majeures de Michel Fardeau et de ses collaborateurs : la description, avec Ben Hamida, en Tunisie, de la dystrophie musculaire à transmission autosomique récessive ; la découverte, avec Fernando Tomé, d’une déficience en mérosine (une protéine de la membrane extra-cellulaire) dans les dystrophies musculaires congénitales ; la mise en évidence d’un isolat génétique dans l’île de la Réunion présentant une forme juvénile de dystrophie musculaire des ceintures, qui a conduit le groupe de Jaqui Beckmann à l’identification de certaines mutations. 

Michel Fardeau donne la première description clinico-pathologique d’une myopathie avec accumulation de desmine. Il consacre une grande partie de son travail à l’étude clinico-pathologique des myopathies congénitales et, avec Norma Romero et Ana Ferreiro, contribue à la caractérisation moléculaire de certaines de ces myopathies. 

Parallèlement à son travail médical et scientifique, Michel Fardeau s’est beaucoup impliqué dans l’aide et l’intégration sociale des personnes handicapées. En 1981, il a été le premier président du conseil scientifique de l’Association française contre les myopathies (AFM).

Biographie

Michel Fardeau est né le 24 octobre 1929 à Paris Il a mené ses études supérieures aux facultés de médecine et des sciences de Paris. 

  • Interne des hôpitaux de Paris (1953), en particulier dans les services des professeurs André Grossiord, Georges Heuyer, Raymond Garcin, Théophile Alajouanine et Thieffry.
  • Docteur en médecine de la faculté de médecine de Paris (1959).
  • Création et direction du service de recherche de microscopie électronique dans le laboratoire de neuropathologie de l’hôpital de la Salpêtrière (1962).
  • Séjour dans le laboratoire de W. King Engel aux National Institutes of Health (NIH) à Bethesda, Washington (1967–1968).
  • Responsable d’une équipe de recherche du CNRS (1971), intégrée, en 1976, à l’unité de recherche Inserm 106 “Histologie normale et pathologique du système nerveux”, unité mixte Inserm/CNRS, dirigée par Jean Gruner à l’hôpital Foch, Suresnes. La même année, l’unité 106 s’installe au Fer-à-Moulin, Paris,
  • Directeur de recherche au CNRS (1977).
  • Directeur de l’unité de recherche Inserm 153 “Biologie et pathologie neuromusculaires et physiopathologie des myopathies” (1975–1993) dont l’intitulé devient “Développement, pathologie, régénération du système neuromusculaire” (1994–1996) au Fer-à-Moulin à Paris. Ketty Schwartz lui succèdera en 1997.
  • Professeur titulaire de la chaire d’enseignement “Insertion sociale des personnes handicapées”, créée au Conservatoire national des arts et métiers – CNAM (1987).
  • Création d’une consultation pluridisciplinaire de pathologie neuromusculaire dans le Pavillon Risler à la Pitié-Salpêtrière (1990).
  • Créateur et directeur scientifique et médical de l’Institut de myologie de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière (1996–2006). Président.
  • Directeur de recherche émérite au CNRS et professeur honoraire au CNAM. 

Instances scientifiques

  • Membre de la commission scientifique spécialisée de l’Inserm “Système musculaire squelettique, système nerveux central et organes des sens : physiologie, physiopathologie, pharmacologie, toxicologie, environnement, chirurgie, épidémiologie, psychiatrie” (1974–1978).
  • Membre du collège de direction scientifique de l’Inserm – CODIS, auprès du directeur général (1982–1996).
  • Président du conseil scientifique de l’Association française contre les myopathies (AFM) et président d’honneur.
  • Membre du comité consultatif national d’éthique – CCNE (1986–1990).
  • Membre du comité national d’évaluation des universités (1997–2001).
  • Président du comité Inserm d’éthique en recherche médicale et en santé – ERMES (2000–2004).

Sociétés savantes – Académies

  • Membre titulaire ou associé de très nombreuses sociétés de neurologie et de neuropathologie.
  • Correspondant de l’Académie des sciences – Institut de France (1996).
  • Membre d’honneur de l’Académie des sciences médicales de Roumanie (1996).
  • Membre titulaire (1999), puis émérite (2000) de l’Académie des technologies. 

Prix – Distinctions

  • Prix de la Fondation Athéna de l’Académie des sciences – Institut de France (1985).
  • Prix Erb-Duchenne de la Deutsche Gesellshaft Bekamfung des Muskelkrankheiten (1991).
  • Prix Inserm Académie des sciences (1995).
  • Prize “Gaetano Conte” (Basic Research) (1995).
  • Lifetime Achievement Award de la Fédération internationale de neurologie (2002).
  • Docteur honoris causa de l’université de Mons-Hainaut (2004).
  • Grande médaille de l’Académie nationale de médecine (2015).
  • Officier dans l’Ordre national de la légion d’honneur (1989).