Michel Broyer

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Mis à jour le 7 juillet 2020 

Orienté dès le début de son clinicat vers la néphrologie pédiatrique, Michel Broyer lui a consacré toute sa carrière, notamment en créant et développant une unité de soins spécialisés, la première en Europe. Parallèlement, responsable d’une équipe dans l’unité Inserm de néphrologie pédiatrique dirigée par Renée Habib, il effectue ou dirige des recherches à la fois cliniques et expérimentales. 

Les travaux qu’il mène avec ses collaborateurs concernent les maladies rénales de l’enfant, abordant d’abord les domaines de la nutrition et du métabolisme. Dans les années 1970, l’étude du milieu intracellulaire musculaire chez l’enfant atteint d’insuffisance rénale va permettre de définir les limites des variations du sodium, du potassium et de l’eau intracellulaire et de mettre en évidence une diminution des protéines musculaires, celle-ci témoignant de la « malnutrition » au niveau cellulaire, ce qui n’était que soupçonné à l’époque.

Michel Broyer et ses collaborateurs réalisent des travaux expérimentaux sur les relations entre nutrition et insuffisance rénale chez le rat. Chez l’enfant, ils montrent que, sur des périodes courtes, il est préférable, notamment chez le nourrisson atteint d’insuffisance rénale chronique sévère, de donner un régime protidique limité et supplémenté en acides aminés essentiels plutôt que de recourir à la technique d’alimentation entérale (via une sonde directement insérée dans le tube digestif). ; ce régime a permis la survie et une meilleure croissance de ces enfants. Ils effectuent également de nombreux travaux sur le traitement de l’enfant urémique (présence anormale d’urée dans le sang) par hémodialyse et dialyse péritonéale qu’ils seront parmi les premiers à appliquer : l’hémodialyse en 1969 et la dialyse péritonéale dès 1979. 

Ils contribuent également aux progrès de la transplantation rénale chez l’enfant, en développant, à partir de 1973, un important programme de greffe rénale dans le service de néphrologie pédiatrique. À la fin des années 1990, plus de 1 000 greffes avaient été réalisées, ce qui plaçait cette série au premier rang mondial. De nombreux travaux ont été conduits dans ce domaine, analysant notamment les facteurs de risque de la greffe rénale chez l’enfant. L’intérêt de la compatibilité HLA a été confirmé, ainsi que celui du sérum anti-lymphocyte dans les crises de rejet de l’enfant. Mais, surtout, Michel Broyer et ses collaborateurs réalisent la seule étude prospective contrôlée chez l’enfant du traitement par la ciclosporine comparé au traitement immunosuppresseur conventionnel, conduisant à adopter la ciclosporine sur des bases rationnelles. Ils se préoccupent également des troubles de croissance de l’enfant insuffisant rénal et développent des moyens d’y remédier avec plusieurs études utilisant l’hormone de croissance recombinante. 

Michel Broyer a contribué à l’étude de plusieurs maladies rénales de l’enfant telles la néphrose idiopathique, la cystinose et le syndrome d’Alport. Pour la néphrose idiopathique, avec ses collaborateurs, il propose un protocole thérapeutique dit de corticothérapie discontinue prolongée, largement adopté aujourd’hui. Il décrit les complications extra-rénales tardives encore méconnues de la cystinose et montre l’intérêt de la cystéamine au long cours, ce qui contribuera à faire adopter ce médicament orphelin par le laboratoire Orphan Europe. 

Biographie

Michel Broyer est né le 30 avril 1933 à Paris Il a mené ses études secondaires à l’école Albert de Mun à Paris et ses études supérieures aux facultés de médecine et des sciences de Paris. 

  • Certificats de licence ès science de biochimie et biochimie approfondie (1958–1959) et de génétique et génétique approfondie (1962).
  • Docteur en médecine (1965).
  • Chef de clinique en pédiatrie dans le service de Pierre Royer à l’hôpital Necker – Enfants malades, Paris (1967–1971).
  • Maître de conférences agrégé (1971). Responsable d’une équipe de recherche dans l’unité Inserm 192 de néphrologie pédiatrique, dirigée par Renée Habib, hôîtal Necker – Enfants malades (1971–1989).
  • Professeur de pédiatrie de 1ère classe (1979), de classe exceptionnelle (1990).
  • Chef de service de néphrologie pédiatrique à l’hôpital Necker – Enfants malades (1979–1999).
  • Directeur de l’unité de recherche Inserm 192 dont l’intitulé devient « Physiopathologie et génétique des néphropathies de l’enfant » (1991–1994), succédant à Renée Habib. 

Michel Broyer est décédé à Paris le 10 mars 2020. 

Instances scientifiques et d’administration de la recherche

  • Membre du conseil scientifique de l’Inserm (1968–1974).
  • Membre de la commission ministérielle nationale d’hémodialyse (1972–1989) et de la commission ministérielle de l’insuffisance rénale (1989–1999).
  • Membre du Fonds d’étude du corps médical des hôpitaux de Paris (1984–1995).
  • Vice-président de l’Association France Transplant (1989–1994).

Sociétés savantes

  • Membre fondateur et président de la Société française de néphrologie pédiatrique (1975–1985).
  • Membre du comité du registre de l’European Dialysis and Transplant Association (1981–1987).
  • Membre des conseils d’administration de l’European Society for Pediatric Nephrology, de l’International Pediatric Nephrology Association et de la Société de néphrologie (1992–1999).
  • Membre de la Société de transplantation (1993–1998).
  • Secrétaire (1993) puis président de la commission scientifique de la Société de pédiatrie (1998–2000).
  • Editor du journal Pediatric Nephrology (1996–2001).

Distinctions – Prix 

  • Fellow of the Royal College of Physicians (1996).
  • Grand Prix Electricité Santé (1998).
  • Ira Greifer Award of the International Pediatric Nephrology Association (2007).
  • Chevalier de la Légion d’honneur (1993).