Joel Bockaert

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Joël Bockaert a consacré la plupart de ses travaux aux mécanismes de transformation des qualités physico-chimiques d’un stimulus en message nerveux (transduction) des récepteurs couplés aux protéines G, celles-ci étant le siège du transfert d’informations à l’intérieur de la cellule (des centaines de messages chimiques sont secrétés dans le cerveau par des réseaux de neurones, en direction de molécules réceptrices appelées neurorécepteurs... 

L’intérêt de Joël Bockaert pour cet important domaine de recherche (60% des médicaments agissent directement ou indirectement sur récepteurs couplés aux protéines G) commence dans les années 1970. À cette époque, seuls quelques laboratoires dans le monde étudient ces récepteurs au niveau moléculaire. Avec ses collaborateurs, il développe alors une méthode de marquage radioactif des hormones et étudie, avec cet outil, les propriétés moléculaires des récepteurs de l’ocytocine et de la vasopressine (deux hormones sécrétées par l’hypothalamus).

De retour des États Unis, après un stage post-doctoral à NorthWestern University of Chicago chez Lutz Birnbaumer, il s’initie à la neurobiologie au sein du Collège de France et s’intéresse aux mécanismes de communications cellulaires dans le système nerveux. 

En 1982, au sein du centre CNRS-Inserm de pharmacologie-endocrinologie, qu’il a contribué à créer à Montpellier, Joël Bockaert décrit, notamment, l’existence des récepteurs métabotropiques du glutamate couplés à des protéines G. Ces travaux ouvrent une voie majeure de recherche, ces récepteurs étant impliqués dans les phénomènes de plasticité synaptique (mémoire et apprentissage moteur), la vision, le goût, l’anxiété, la douleur. Joël Bockaert et ses collaborateurs démontrent que la stimulation de certains récepteurs du glutamate induit la production de radicaux oxygénés impliqués dans la mort neuronale. Ces études sont importantes pour la compréhension des maladies neurodégénératives telles que la sclérose amyotrophique latérale (maladie neurologique touchant le système nerveux central de l’adulte et entraînant une lésion des neurones, qui provoque une paralysie progressive ; elle est appelée également maladie de Charcot), la maladie de Parkinson, la maladie d’Alzheimer et les accidents cérébrovasculaires. 

Ils découvrent également, au niveau du pancréas, des récepteurs du glutamate de type AMPA (ionotropiques non-NMDA) stimulant la sécrétion d’insuline. Par ailleurs, ils mettent en évidence des récepteurs qui sont la cible de médicaments utilisés pour traiter les reflux gastro-œsophagiens, la constipation, la dyspepsie. Ils clonent les récepteurs PACAP (pituitary adenylate cyclase activating polypeptide) impliqués dans la survie des neurones (rôle anti-apoptotique, c’est-à-dire anti-mort cellulaire) et leur différenciation. 

Biographie

Joël Bockaert est né le 3 octobre 1945 à Roubaix. Il a mené ses études secondaires au lycée d’Arcachon et à l’École normale d’instituteurs de Bordeaux, et ses études supérieures à l’École normale supérieure (Ulm) et à la faculté des sciences de Paris. 

  • Licence ès sciences (1966).
  • Diplôme d’études supérieures de sciences naturelles (1967).
  • Assistant à la faculté des sciences de Paris (1968).
  • Agrégé de sciences naturelles (1968).
  • Enseignant à l’université Pierre et Marie Curie (1968–1973), maître assistant à l’université de Paris VI (1973).
  • Docteur ès sciences : thèse portant sur les récepteurs moléculaires de l’hormone anti-diurétique et leurs relations fonctionnelles avec l’adénylcyclase membranaire (1973).
  • Stage post-doctoral dans le département de physiologie de la NorthWestern University Medical School, Chicago (1974).
  • Sous-directeur du laboratoire de physiologie cellulaire, dirigé par François Morel, au Collège de France (1974–1982).
  • Directeur de recherche de 2e classe (1985), directeur de recherche de 1re classe (1988), directeur de recherche de classe exceptionnelle (1997–2001) au CNRS. 
  • Professeur associé à l’université des sciences et techniques du Languedoc, à Montpellier (1985–2000).
  • Directeur de l’unité mixte de recherche Inserm 264/CNRS de pharmacologie-endocrinologie à l’université de Montpellier (1989–1993).
  • Directeur de l’unité de recherche du CNRS 9023 “Mécanismes moléculaires des communications cellulaires” à Montpellier (1993–2002).
  • Directeur de l’Institut fédératif de recherche “Communications cellulaires normales et pathologiques” à l’université de Montpellier (1997–2007).
  • Professeur à l’université de Montpellier I (2001).
  • Directeur de l’unité de recherche CNRS 2580 de génomique fonctionnelle à l’université de Montpellier (2003–2004).
  • Directeur de l’Institut de génomique fonctionnelle, unité mixte de recherche Inserm 661/ CNRS 5203/université de Montpellier, (2005–2010). Jean-Philippe Pin lui a succédé. 

Instances scientifiques

  • Président de la commission scientifique spécialisée (CSS) de l’Inserm “Signalisation et transport intracellulaire : récepteurs et mécanismes de couplage, toxicologie cellulaire” (1991–1994).
  • intracellulaire : récepteurs et mécanismes de couplage, toxicologie cellulaire” (1991–1994). Membre de la CSS “Neurosciences et organes des sens : de la molécule au comportement normal et pathologique” (2003–2006).
  • Président de la section 25 du comité national de la recherche scientifique du CNRS (1995–2000).

Sociétés savantes – Académie 

  • Membre de l’European Molecular Biology Organisation (1996), membre et président de la Société des neuroscience.
  • Membre de l’American Society for Pharmacology and Experimental Therapeutics, de la Society for Neuroscience, de l’European Dana Alliance for the Brain.
  • Membre correspondant (1996) puis membre de l’Académie des sciences – Institut de France (2003).

Prix – Distinctions

  • Prix Rochat-Julliard de l’Académie des sciences (1989), prix Lilly-ECNP (1995).
  • Grand Prix Charles-Léopold-Mayer de l’Académie des sciences, Institut de France (2001).
  • Certificat “Highly Cited Researchers » ISI/Thompson Scientific (2001).
  • Chevalier de la Légion d’honneur (2005).