Jean-Pierre Bonvalet

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Les recherches de Jean-Pierre Bonvalet ont porté essentiellement sur la compréhension des mécanismes assurant la régulation d’un acteur majeur de la stabilité du milieu intérieur (homéostasie) : le bilan sodé de l’organisme. Tout naturellement, cela l’a conduit à axer son travail sur le rein, où s’effectue le réglage précis de l’excrétion urinaire de sodium, et sur l’aldostérone, hormone gouvernant cette excrétion, tant en situation physiologique normale qu’en diverses situations pathologiques, notamment, dans l’hypertension artérielle. 

Un aperçu de ses travaux antérieurs éclaire les recherches de Jean-Pierre Bonvalet sur ce thème. En 1965, sous la direction de Pierre-Yves Hatt, un de ses premiers articles montre que l’hyperpression ventriculaire induit une synthèse protéique dans les oreillettes cardiaques : 20 ans plus tard, il est apparu que cette synthèse est celle du facteur natriurétique auriculaire, qui régule justement l’homéostasie du sodium... Dans les années 1970, avec Ch de Rouffignac, dans le laboratoire de F Morel, Jean-Pierre Bonvalet et ses collaborateurs développent une technique originale, qui permet d’établir la distribution des filtrations de chacun des 30 000 néphrons de rein de rat en situations physiologique et pathologique, sujet largement débattu à cette époque et faisant l’objet de spéculations plus ou moins hardies. 

Avec Nicolette Farman et A Vandewalle, menant leurs recherches sur l’hypertension artérielle, ils abordent les dérèglements de l’excrétion rénale de sodium. Et, en 1978, à contre courant des idées alors en cours, ils démontrent que, chez le rat spontanément hypertendu, il existe un défaut rénal, primaire, d’excrétion de sodium. Depuis, cette notion est devenue presque « classique », s’insérant dans la fameuse théorie de Guyton sur la pathogénie de l’hypertension artérielle. Elle sous-tend de nombreuses recherches qui ont été menées sur les défauts génétiques de transporteurs de sodium dans cette pathologie. 

On sait depuis plus de 50 ans que l’aldostérone se charge de l’ajustement précis de l’excrétion de sodium dans les parties terminales du néphron. Malgré les travaux pionniers d’Edelman, les mécanismes d’action cellulaire de cette hormone étaient très peu connus. Jean-Pierre Bonvalet et ses collaborateurs se sont attaqués à cette question. 

Ensuite, Jean-Pierre Bonvalet s’implique dans deux activités en développement : 

  • l’émergence de nouveaux tissus-cibles pour l’aldostérone, le champ d’action de cette hormone étant jusque-là considéré comme limité aux “épithéliums transporteurs”, comme le rein ou le colon, par exemple. Jean-Pierre Bonvalet et ses collaborateurs démontrent notamment que des récepteurs de l’aldostérone sont également exprimés dans d’autres types cellulaires, comme les cellules musculaires cardiaques et vasculaires. Cette notion est d’une grande importance : elle permet d’envisager une action spécifique, physiologique ou pathologique, de l’hormone dans ces tissus, découplée de son action rénale, qui était jusqu’alors jugée comme l’intermédiaire obligé de l’action de l’aldostérone sur les fonctions cardiovasculaires, notamment lors de l’hypertension artérielle ou de l’insuffisance cardiaque. Il reste à définir la nature précise des effets de l’aldostérone sur ces types cellulaires. La mise en évidence de récepteurs de l’aldostérone dans les kératinocytes cutanés est également une grande surprise. Leur fonction est à ce jour encore inconnue ; 
  • l’utilisation d’animaux génétiquement modifiés, qui est naturellement un outil s’insérant dans les programmes de recherche alors en cours. 

Biographie

Jean-Pierre Bonvalet est né le 13 avril 1937. Il a mené ses études secondaires à Paris et ses études supérieures aux facultés de médecine et des sciences de Paris. 

  • Externe des hôpitaux (1960–1962), puis interne des hôpitaux de Paris chez les professeurs Hatt, Gabriel Richet, Yves Mollaret, Marcel Legrain, Yves Bouvrain (1963–1967).
  • Docteur en médecine (1968).
  • Attaché de recherche (1968), chargé de recherche (1970), directeur de recherche (1972), directeur de recherche de classe exceptionnelle, à l’Inserm.
  • Chercheur dans l’unité Inserm 2 de pathologie cardiovasculaire, dirigée par Pierre-Yves Hatt à l’hôpital Léon-Bernard, Limeil-Brévannes (1968–1970).
  • Stagiaire dans le département de biologie du Centre d’études nucléaires à Saclay, chez le professeur F. Morel (1969–1971)
  • Docteur ès sciences. 
  • Directeur de l’unité de recherche Inserm 246 “Physiopathologie cellulaire du néphron” au Centre d’études nucléaires à Saclay (1981–1993), puis à l’hôpital Bichat – Claude-Bernard, à Paris, dont l’intitulé devient alors “Hormones corticostéroïdes et cellules épithéliales du rein” (1994–1998).
  • Directeur de l’Institut fédératif de recherche sur les cellules épithéliales, puis de biologie et pathologie épithéliale à l’hôpital Bichat – Claude-Bernard (1994–2001).

Instances scientifiques et d’administration de la recherche

  • Membre de la commission scientifique spécialisée (CSS) de l’Inserm “Métabolismes inorganiques, physiologie et pathologie rénales et ostéo-articulaires” (1968–1974), vice-président du conseil scientifique (1975–1979), vice-président de la CSS “Appareils cardiovasculaire, respiratoire et urinaire, coagulation et thrombose, rein” (1979–1982).
  • Membre du bureau national du Syndicat national des chercheurs scientifiques (SNCS) (1969–1981).
  • Membre du conseil d’administration de l’Inserm (1975–1978).
  • Membre du collège de direction scientifique (CODIS) de l’Inserm auprès du directeur général (1981–1996).
  • Membre du conseil scientifique de la faculté de médecine Xavier-Bichat, Paris VII (1998–2001).
  • Membre du comité technique paritaire central (1982–1997), et des commissions paritaires de l’Inserm (1982–1997).

Sociétés savantes

Membre de la Société internationale de néphrologie, de la Société française de néphrologie, de la Société française de physiologie. 

Prix

Prix Marguerite Delahautemaison Néphrologie-Cardiologie, de la Fondation pour la recherche médicale (1998).