Jean Bouyer

Remarque : ces contenus ont été récupérés automatiquement depuis l’ancien site « Histoire de l’Inserm » (http://histoire.inserm.fr) et n’ont pas été modifiés depuis.

Mis à jour le 10 mai 2019 

Mathématicien de formation, Jean Bouyer s’est orienté vers les biostatistiques, l’épidémiologie et la santé publique. Ses travaux, menés en collaboration avec des chercheurs et des cliniciens, portent sur la fertilité et la santé périnatale. Une partie importante de son activité est consacrée aux aspects méthodologiques des enquêtes épidémiologiques. 

De 1980 à 1990, Jean Bouyer a assuré la coordination scientifique et l’analyse des données de l’enquête périnatale d’Haguenau débutée en 1971 à l’initiative de Philippe Lazar, Émile Papiernik et Jean Dreyfus. 

Cette étude a montré le rôle de facteurs cliniques qui apparaissent au cours de la grossesse, tels que les contractions ou la longueur et l’ouverture du col utérin. Ces indicateurs permettent de mieux apprécier le risque d’accouchement prématuré à court terme pour prendre les mesures préventives comme la mise au repos, l’arrêt de travail ou l’hospitalisation. Ces travaux ont par ailleurs démontré l’efficacité, au niveau de la population, de la politique nationale de prévention mise en place par le premier plan national périnatal en 1971. 

Épidémiologie de la grossesse extra-utérine

En 1992, un des seuls registres des grossesses extra-utérines au monde a été mis en place par Nadine Job-Spira dans la région Auvergne, en collaboration avec des obstétriciens du CHU de Clermont-Ferrand et de l’hôpital Antoine-Béclère de Clamart. Jean Bouyer y a contribué activement et l’a co-dirigé de 2004 à 2008. 

Jusqu’en 2008, le registre a couvert l’ensemble de l’épidémiologie des grossesses extra-utérines. Il a notamment montré l’existence de deux types de grossesses extra-utérines qui diffèrent dans presque tous les domaines : celles survenues sous contraception (un tiers) et celles survenues sans contraception. Les premières ont permis de mettre en évidence le rôle étiologique propre du stérilet. Leur fertilité ultérieure est similaire à celle de la population générale, meilleure que celle des femmes ayant eu une grossesse extra-utérine sans contraception. 

Épidémiologie de la fertilité

En 2007, Rémy Slama et Jean Bouyer ont mis en place l’Observatoire épidémiologique de la fertilité en France pour étudier la fertilité et ses déterminants, notamment environnementaux. Leur démarche a reposé sur une méthode originale d’estimation du délai nécessaire pour concevoir en population générale, en se fondant sur les données de couples qui cherchaient à faire un enfant. 

Avec Élise de La Rochebrochard, il a également réalisé des études sur les traitements de l’infertilité, en particulier sur leur fréquence dans la population, à l’aide des données de l’Assurance maladie. Ils ont aussi étudié le devenir des couples qui ont recours à un traitement par fécondation in vitro. Parmi eux, 71 % réalisent leur projet parental dans les dix ans qui suivent : 48 % grâce à la fécondation in vitro ou à un autre traitement médical, 12 % grâce à une naissance naturelle, 11% grâce à une adoption. 

Prise en charge de la grossesse

Depuis 2010, avec les cliniciens de la maternité de l’hôpital du Kremlin-Bicêtre et les pédiatres de l’hôpital Antoine-Béclère à Clamart, Jean Bouyer mène des études de recherche clinique sur les maladies aiguës du nourrisson et sur la prise en charge de pathologies de la grossesse : traitement médical de la grossesse extra-utérine, diabète gestationnel, dépistage prénatal et prise en charge de la macrosomie fœtale, définie par un poids estimé du fœtus supérieur au 90e percentile. 

Enseignement

Jean Bouyer contribue depuis 1980 au développement de l’école fondée par Daniel Schwartz dans les années 1960, puis enrichie par Joseph Lellouch, Denis Hémon et Alfred Spira et devenue et devenue l’École de santé publique Paris Sud. Jean Bouyer enseigne l’épidémiologie et les biostatistiques, en formation continue, en master et en doctorat. Il a publié plusieurs livres de cours et d’exercices. 

Biographie

Jean Bouyer est né le 25 janvier 1955 au Havre. Il a mené ses études secondaires au lycée Condorcet à Paris et ses études supérieures à l’ENS de Saint-Cloud et à l’université Paris-Sud. 

  • École normale supérieure – ENS de Saint-Cloud (1975–1979)
  • Maîtrise de mathématiques pures approfondies, université Paris-Sud (1977)
  • Agrégation de mathématiques (1978)
  • Maîtrise de biologie humaine, université Paris-Sud (1979)
  • Diplôme d’études approfondies d’analyse numérique, université Pierre et Marie Curie (1979)
  • Direction du Centre d’enseignement de la statistique appliquée à la médecine – CESAM, Paris (1985–2001)
  • Thèse en statistiques et santé, intitulée “Prévention de la prématurité. Un exemple d’évaluation épidémiologique d’une action de santé publique. Enquête périnatale de Haguenau”, directeur de thèse Denis Hémon, université Paris-Sud (1987)
  • Maître de conférences à l’université Pierre et Marie Curie (1989–2005)
  • Habilitation à diriger des recherches en statistique et santé, université Paris-Sud (1990)
  • Direction de l’équipe transversale « Méthodologie statistique et épidémiologique », au sein de l’unité Inserm 569 « Epidémiologie, démographie et sciences sociales : santé reproductive, sexualité et infection à VIH », dirigée par Henri Leridon, hôpital du Kremlin-Bicêtre (2002–2006)
  • Direction du Registre des grossesses extra-utérines en Auvergne (2004–2006)
  • Directeur de recherche de deuxième classe (2005), de première classe (2012) à l’Inserm 
  • Directeur de l’unité Inserm 822 « Santé reproductive, sexualité et infection à VIH », hôpital du Kremlin-Bicêtre (2007–2009)
  • Directeur de l’École doctorale de santé publique de l’université Paris-Saclay – ex École doctorale de l’université Paris-Sud (2009–2018)
  • Directeur de l’équipe « Epidémiologie de la reproduction et du développement de l’enfant », au sein du Centre de recherche en épidémiologie et santé des populations – CESP, unité Inserm 1018, dirigée par Denis Hémon, hôpital Paul-Brousse, Villejuif (2010–2013)
  • Directeur du CESP – unité Inserm 1018, hôpital Paul-Brousse, Villejuif (2014)
  • Direction de l’équipe « Epidémiologie et évaluation des stratégies de prévention et de traitement : infection VIH, reproduction, pédiatrie », au sein du CESP, unité 2018, dirigée par Bruno Falissard, hôpital Paul-Brousse, Villejuif (2015–2019)

Instances scientifiques et de gestion de la recherche

  • Membre de la commission scientifique spécialisée « Epidémiologie, sciences sociales et humaines, comportement, environnement » à l’Inserm (1991–1994)
  • Membre du conseil médical et scientifique de l’Établissement français des greffes (2002–2005)
  • Expert auprès de l’Agence de la biomédecine, contrat d’interface (2006–2009)
  • Membre du Comité national des registres, Institut de veille sanitaire/Inserm (2005–2012)
  • Membre du conseil scientifique de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail – Anses (2010–2012)
  • Membre du conseil scientifique de la faculté de médecine de l’université Paris-Sud (2011–2015)
  • Membre (2009–2016), puis président (2013–2016) du conseil scientifique de l’Institut national de veille sanitaire – InVS
  • Membre du comité d’éthique et de déontologie de Santé Publique France, depuis 2016 

Prix – distinctions

  • Prix Bourdin décerné par la Société statistique de Paris (1983)
  • Prix de l’Association des épidémiologistes de langue française – ADELF (1987)