Eric Jougla

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Les recherches d’Eric Jougla ont porté pour l’essentiel sur l’épidémiologie des causes médicales de décès en France, concernant notamment le suicide, les décès liés à la consommation d’alcool, aux maladies infectieuses (sida, hépatites), aux accidents de la circulation, au cancer, au diabète, aux accidents d’anesthésie, à la canicule et aux disparités sociales de mortalité. Il a également restructuré en profondeurle circuit et le traitement des certificats de décès et coordonné des projets sur l’amélioration de la comparabilité des indicateurs de mortalité au niveau européen. 

Eric Jougla s’est tout particulièrement penché sur trois types d’inégalités de santé : les disparités entre hommes et femmes, les disparités sociales et les disparités géographiques. Ces travaux ont abouti à la publication du premier Atlas de la santé français sur les causes de décès en 2000, suivi par d’autres atlas traitant les données à des échelles géographiques fines aux niveaux national et européen et à des travaux visant à isoler les rôles spécifiques des déterminants sociaux et géographiques dans les disparités observées. Pour développer les recherches sur les inégalités géographiques de santé, le travail a été réalisé avec Gérard Salem et Stéphane Rican, géographes de l’université de Nanterre. 

Il s’est impliqué dans le développement d’indicateurs de santé au niveau national. Il a cherché à développer l’utilisation de deux types d’indicateurs : la mortalité prématurée et les causes de décès évitables. La mortalité prématurée est définie comme l’ensemble des décès survenus avant 65 ans et la mortalité évitable en est un sous-ensemble, qui est définie par un regroupement de causes de décès fortement liées à des pratiques à risque (consommation d’alcool ou de tabac, conduite dangereuse sur la route, suicide...) De plus, une distinction peut être faite entre les causes évitables liées aux comportements à risque, au fonctionnement du système de soins et aux conditions de vie et de travail. L’importance de ces indicateurs de mortalité prématurée et évitable a été mise en évidence sur la base de comparaisons de la situation de la France à celle d’autres pays de développement comparable. Ils sont essentiels pour orienter et suivre la situation de la France, notamment en termes de pratiques de prévention 

Il a également fortement développé, avec Gérard Pavillon, des collaborations européennes et internationales pour améliorer la qualité et de la comparabilité des indicateurs de mortalité entre pays, point fondamental, la détermination des priorités de santé publique en France, s’appuyant souvent sur la comparaison, en termes de mortalité, de la situation française par rapport à celle d’autres pays, en particulier européens. Des collaborations et expertises ont également été développées pour mettre en place des systèmes d’information sur les causes médicales de décès en particulier au Maroc, en Tunisie, en Algérie et au Liban. 

Eric Jougla a été le directeur du centre d’épidémiologie sur les causes médicales de décès de l’Inserm, qui est un centre collaborateur de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Le centre élabore les statistiques annuelles, la diffusion des données et réalise des études et des recherches sur les causes médicales de décès, et leur comparabilité internationale. Il met en place un archivage électronique des certificats de décès, un codage automatique des causes médicales, et un système de certification électronique par les médecins. 

Biographie

Eric Jougla est né le 27 août 1949 à Paris. Il a mené ses études secondaires au lycée Charlemagne à Paris et ses études supérieures à Paris. 

  • Ingénieur statisticien-cycle supérieur, institut de statistique des universités de Paris, Paris VI (1972).
  • Maîtrise de sciences économiques, option économétrie, université Paris I (1975).
  • Diplôme d’études supérieures spécialisées, économie de la santé, université Paris I (1977).
  • Maîtrise de biologie humaine, université Paris XI (1981).
  • Diplôme d’études et de recherche en biologie humaine, spécialité biomathématiques et statistiques, université Paris XI (1987).
  • Ingénieur de recherche hors classe à l’Inserm.
  • D’abord épidémiologiste dans l’unité Inserm 164 « Evaluation de l’état de santé et des systèmes de soins et de prévention », dirigée par Françoise Hatton, centre Inserm du Vésinet (1977–1989), il succède à celle-ci (1990–1995), de même qu’à la direction du service commun d’information sur les causes médicales de décès (SC8) sur le même site (1990–1995).
  • Directeur du centre d’épidémiologie sur les causes médicales de décès (CépiDc), au centre Inserm Le Vésinet (1996–2010), déplacé ensuite à l’hôpital du Kremlin-Bicêtre (2011–2012). Grégoire Rey lui a succédé à la direction du centre en 2013. 
  • Enseignant sur les méthodes épidémiologiques (DEA, master de santé publique, Ecole d’été...).

Instances scientifiques et de gestion de la recherche

  • Membre de la commission scientifique spécialisée de l’Inserm « Santé, société et environnement : épidémiologie, bio-informatique et biostatistiques – Evaluation des procédures diagnostiques, thérapeutiques et de prévention – Economie, sociologie et démographie de la santé – Ingénierie biomédicale » 1999–2002.
  • Membre du Haut conseil de la santé publique.
  • Expert sur les données de mortalité et membre de nombreux conseils scientifiques ou groupes de travail auprès du ministère de la Santé, de la Haute autorité de la santé, de la Direction générale de la santé (DGS), de l’Institut national du cancer, de la direction de la recherche et des études, de l’évaluation et des statistique, de l’Institut national du cancer, de l’Observatoire régional de la santé Île-de-France.
  • Membre du comité national d’experts sur la mortalité maternelle, du comité technique de l’expérimentation « Evénements indésirables graves liés aux actes médicaux », du conseil scientifique pour la gestion et l’analyse de la base de données FRANCIM (France-cancer-incidence et mortalité), du comité de suivi cardio-neuro-vasculaire, des expertises en situation d’alerte (épidémie de Chikungunya à la Réunion, canicule….) à l’Institut national de veille sanitaire.
  • Membre du comité scientifique « Aide informatisée à la prévention et au dépistage des cancers et des maladies cardiovasculaires », université Paris VI.
  • Membre du comité d’observation et de prévention du suicide de la Direction générale de la santé, direction générale de l’offre de soins-DGOS, Direction de la recherche et des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES).
  • Expert et coordinateur pour la direction générale de la commission européenne chargée de l’information statistique à l’échelle communautaire (Eurostat).
  • Expert pour le National Center for Health Statistics – Center for Disease Control (NCHS-CDC) et l’International Collaborative Effort (ICE) sur les systèmes de codage automatique. 
  • Expert pour l’organisation mondiale de la santé (OMS) sur les travaux annuels des centres collaborateurs OMS pour la classification internationale des maladies.
  • Membre des comités de rédaction de la Revue d’épidémiologie et de santé publique et du Bulletin épidémiologique hebdomadaire.

Prix – distinctions 

Prix Inserm de la recherche en santé publique, 2007.