Dominique Heymann

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Les travaux de Dominique Heymann portent sur la biologie des tissus osseux et plus particulièrement sur les mécanismes de dégradation (ostéolyse) de ces tissus dans des contextes inflammatoire ou oncologique. 

Les tumeurs osseuses primitives sont le plus souvent bénignes (tumeurs à cellules géantes, chondromes, ostéomes ostéoïdes, etc…) et peuvent être, dans de rares cas, malignes (0,5 à 1 % des cancers, toutes localisations confondues). La plus fréquente est l’ostéosarcome, avec 50% des tumeurs osseuses primitives malignes (environ 150 nouveaux cas par an en France), qui touchent préférentiellement l’adolescent ou l’adulte jeune. Le sarcome d’Ewing est le second sarcome osseux en nombre et touche l’adulte jeune, tandis que le chondrosarcome est plus rare et affecte des patients après 40 ans. Le traitement actuel repose sur l’exérèse de la tumeur, combinée à la chimiothérapie (ostéosarcome, sarcome d’Ewing), qui présente une toxicité importante. Malheureusement, dans de nombreux cas, une absence de réponse aux drogues anti-tumorales est observée, conduisant souvent au développement de métastases pulmonaires (ostéosarcome, sarcome d’Ewing). Les chondrosarcomes sont caractérisés par un fort taux de récurrence locale. 

Que la composante cellulaire de ces tumeurs osseuses primitives soit ostéoclastique (cas des tumeurs à cellules géantes), ostéoblastique (cas des ostéosarcomes ostéoblastiques) ou souche/stromale mésenchymateuse (cas des sarcomes d’Ewing), leur point commun est leur capacité à déréguler le remodelage osseux. En effet, l’invasion du tissu osseux par une cellule tumorale primitive ou métastatique affecte précocement la balance entre résorption et formation osseuse. Cette dérégulation du couplage ostéoblastes-ostéoclastes induit la libération de facteurs initialement piégés dans la matrice osseuse, qui, en retour, favorisent la prolifération tumorale. Le microenvironnement tumoral osseux contrôle donc en grande partie la croissance de la tumeur et donc son devenir. Il est nécessaire de mieux caractériser les communications entre cellules tumorales et cellules du microenvironnement osseux cellulaire pour identifier de nouvelles voies thérapeutiques alternatives ou adjuvantes, afin d’améliorer la réponse de ces tumeurs aux traitements. 

Depuis la fin des années 1990, Dominique Heymann s’intéresse à ces mécanismes de dégradation du tissu osseux en étudiant les molécules qui régulent l’ostéoclastogenèse (cytokines des familles du TNF, de l’IL‑6 et du M‑CSF, etc…) et leur implication dans la croissance des tumeurs osseuses primitives. Ainsi, son équipe a démontré le rôle joué par la triade OPG/RANK/RANKL dans le développement des sarcomes osseux. Le ciblage de RANKL par des approches de thérapies géniques (OPG,RANK-Fc, shRANKL) ou des peptides bloquant RANK s’est révélé être efficace dans le traitement des ostéosarcomes et sarcomes d’Ewing dans des modèles pré-cliniques. Une protection du tissu osseux était associée à une réduction du volume tumoral et à un impact sur le développement des métastases pulmonaires. Il s’intéresse également aux mécanismes responsables du développement des sarcomes des os (ostéosarcomes, sarcomes d’Ewing, chondrosarcomes), en réalisant des expériences sur des modèles cellulaires et en analysant les paramètres de cohortes biologiques. Les nouvelles approches thérapeutiques visent à cibler les macrophages, utiliser des anticorps anti-cytokines, réaliser des thérapies combinées,…. L’équipe a montré l’intérêt d’associer un traitement anti-résorption osseuse (bisphosphonates) avec des molécules de chimiothérapie conventionnelle, résultats ayant fait l’objet d’un essai clinique de phase III. Plus récemment, Dominique Heymann a mis en évidence l’implication d’une nouvelle cytokine (IL-34) dans l’ostéoclastogenèse et dans la biologie des tumeurs à cellules géantes, dans les pathologies inflammatoires de type polyarthrite rhumatoïde et dans la pathogenèse des ostéosarcomes. De nombreuses publications montrent les effets de nouveaux inhibiteurs ciblant les récepteurs à tyrosine kinases ou les modulateurs épigénétiques inhibant les bromodomaines. 

Dominique Heymann est actuellement directeur du laboratoire « Physiopathologie de la résorption osseuse et thérapie des tumeurs osseuses primitives », unité mixte de recherche Inserm 957/université de Nantes, dont l’objectif est de mieux comprendre les mécanismes inhérents au développement de ces pathologies osseuses. Leurs travaux couvrent les aspects de recherches fondamentale, pré-clinique et clinique et ont pour ambition de développer de nouvelles approches thérapeutiques, en collaboration avec des partenaires internationaux. 

Biographie

Dominique Heymann est né le 28 avril 1967 à Nantes. Il a mené ses études secondaires à Nantes et ses études supérieures aux universités de Paris VII et de Nantes. 

  • Maîtrise de physiologie, université de Nantes (1990).
  • Diplôme d’études approfondies, université Paris VII (1991).
  • Préparation d’une thèse de sciences, faculté de médecine, dans l’unité Inserm 211 « Recherche sur les effecteurs lymphocytaires T », dirigée par Jean-Paul Soulillou (1992–1995).
  • Doctorat ès sciences (PhD) en biologie cellulaire et immunologie, dont la thèse s’intitule « Contribution à l’analyse fonctionnelle de la cytokine HILDA/LIF », université de Nantes (1995).
  • Technicien hospitalier (1995–1996), ingénieur hospitalier (1996–1998), CHU de Nantes.
  • Habilitation à diriger des recherches, université de Nantes (1998).
  • Assistant hospitalier universitaire, CHU de Nantes (1998–2001).
  • Certificat d’histologie, embryologie et cytogénétique, université de Nantes (1999).
  • Maître de conférences des universités-praticien hospitalier dans le département d’histologie et d’embryologie (2001).
  • Obtention de la chaire d’histologie-embryologie de la faculté de médecine à Nantes, pour devenir professeur des universités-praticien hospitalier au CHU de Nantes (2009).
  • Directeur du laboratoire équipe émergente 9901 « Physiopathologie de la résorption » (2001–2004), puis de l’équipe d’accueil 3822, et équipe région Inserm 7 (2004–2009).
  • Responsable du service pédagogique d’histologie-embryologie, faculté de médecine de Nantes, depuis 2006.
  • Directeur de l’unité mixte de recherche Inserm 957/université de Nantes « Physiopathologie de la résorption osseuse et thérapie des tumeurs osseuses primitives », faculté de médecine de Nantes, depuis 2009.
  • Directeur de la banque multi-tissus, CHU de Nantes (2014–2015).
  • Professeur d’oncologie des os dans le Department of Oncology, Medical School of the University of Sheffield, Angleterre, depuis 2015.
  • Directeur du laboratoire européen associé « Sarcoma Research Unit : Metastatic process and therapeutic applications » Inserm/université de Sheffield/université de Nantes, agrément en cours (2016–2020).

Instances scientifiques et de gestion de la recherche

  • Responsable contrôle qualité de la banque multi-tissus et de l’unité de thérapie cellulaire et génique, CHU de Nantes (2001–2013).
  • Membre du conseil scientifique de la faculté de médecine de Nantes (2002–2015).
  • Membre du conseil de l’école doctorale chimie-biologie, université de Nantes (2003–2012).
  • Membre du conseil scientifique de la recherche clinique, CHU de Nantes (2005–2015).
  • Membre et expert de la commission de thérapie cellulaire – AFSSaPS (2008–2013).
  • Membre du conseil scientifique de l’Inserm (2008–2012). Membre du conseil de gestion de la faculté de médecine de Nantes (2009–2013).
  • Membre du conseil scientifique de l’université de Nantes (2012–2016),
  • Vice-président de la commission scientifique spécialisée de l’Inserm « Physiologie et physiopathologie des systèmes endocrinien, digestif, ostéo-articulaire et cutané » (2012–2016)

Sociétés savantes – Académies

  • Membre de l’American Society for Bone and Mineral Research, l’International Bone and Mineral Society, l’European Calcified Tissue Society. 
  • Membre du comité directeur de la Société française du tissu conjonctif (2000–2006).
  • Member of the Editorial Board of : Current Medicinal Chemistry depuis 2008, European Journal of Pharmacology depuis 2008,  Journal of Bone Oncology depuis 2012, Letters in Drug Design & Discovery depuis 2012,  BoneKEy Reports depuis 2014, Jacobs Journal of Bone Marrow and Stem Cell Research depuis 2016.
  • Rédacteur universitaire de PLoS ONE depuis 2012.
  • Rédacteur en chef adjoint de Life Sciences – Elsevier (2004–2016), et rédacteur en chef de The Open Bone Journal – Bentham Science Publisher (2008–2015).

Prix – distinctions 

Prix Paul-Mathieu (prix Cancer) de l’Académie nationale de médecine, pour le travail intitulé « From the osteolytic process associated to primary bone tumors to the development of bi-therapies for osteosarcoma » (2006).