Dominique Emilie

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Publié le 5 octobre 2018 

Dominique Émilie a étudié le rôle des chimiokines en immunopathologie humaine dans une perspective thérapeutique. Grâce à l’intégration de ses recherches en milieu hospitalier, ce brillant immunologiste a su conjuguer des approches fondamentales innovantes et leurs prolongements cliniques. 

Étudier un nouveau champ d’action pour les cytokines 

À la fin des années 1980, alors que les chercheurs découvrent un nombre croissant de cytokines, Dominique Émilie comprend que le champ d’action de ces nouveaux médiateurs du système de défense déborde largement le domaine de l’immunologie. Il dépasse les approches réductionnistes de l’époque, pour aborder également les phénomènes en jeu dans un organisme entier. Il est le premier à s’être donné les moyens d’analyser la production des cytokines en immuno-pathologie humaine, au site même de la réaction immunitaire. 

À partir de 1987, alors chef de clinique-assistant dans le service de Jean Dormont à l’hôpital Antoine-Béclère à Clamart, il comprend l’importance du profil d’expression des cytokines in vivo, dans leur dimension histopathologique. 

Des travaux pionniers sur les chimiokines Dominique Émilie entre à l’Inserm en 1989. Dans les années 1990, il crée et anime une équipe de recherche au sein de l’unité de Pierre Galanaud, avant de diriger sa propre unité à partir de 2006. 

Il mène alors des travaux pionniers sur les chimiokines, une classe de cytokines capable d’orienter la migration cellulaire et, donc, de réguler les réponses immunitaires. Il étudie notamment leurs fonctions dans la réponse lymphocytaire B et dans la qualité des relations entre un agent infectieux et son hôte. Les prolongements thérapeutiques potentiels de ces travaux vont des lympho-proliférations à l’auto-immunité et à la vaccinologie. 

Animé par de multiples centres d’intérêt 

Loin de se consacrer à un seul domaine, avec ses collaborateurs, Dominique Émilie s’est notamment intéressé : 

  • aux mécanismes d’induction et de maintien de la tolérance immunitaire par les cellules dendritiques et les lymphocytes T régulateurs ; 
  • aux mécanismes de l’inflammation pulmonaire et hépatique ;
  • aux réponses immunes vis-à-vis des anticorps monoclonaux thérapeutiques.

Il s’est également investi dans les projets européens InnoChem, centré sur les rôles physiopathologiques des chimiokines, et ABIRISK dédié à la prédiction et l’analyse des risques liés aux anticorps anti-biomédicaments. 

Dominique Emilie s’est également investi dans de nombreux projets collectifs dont les projets européens “InnoChem”, centré sur les rôles physiopathologiques des chimiokines, et “ABIRISK” dédié à la prédiction et l’analyse des risques liés aux anticorps anti-biomédicaments. 

Il s’est aussi impliqué dans des projets développés dans le cadre des programme d’Investissements d’avenir, dont “FlowCyTech”, sélectionné à l’appel d’offres Equipex et visant à développer la technologie innovante de cytométrie de masse et le LabEx LERMIT ou laboratoire d’excellence en recherche sur le médicament et l’innovation thérapeutique. 

Dominique Emilie était apprécié de tous, tant pour ses compétences professionnelles, qui faisaient de lui un expert nationalement et internationalement reconnu, que pour son honnêteté et sa générosité. Il a contribué à façonner la vie scientifique de générations d’étudiants et a suscité l’émergence de plusieurs jeunes équipes. 

Biographie

Dominique Emilie est né le 25 février 1955 à Paris. Il a mené ses études supérieures à la faculté de médecine de Paris, après avoir été à trois reprises, entre l’âge de 12 et 15 ans, champion de France de patinage artistique. 

  • Ancien interne des hôpitaux de Paris, major de la promotion 1978 
  • DEA d’immunologie, université Paris VII (1982)
  • Thèse de médecine, université Paris V (1985)
  • Thèse de 3ème cycle de sciences (biochimie, immunologie), université Paris VII (1985) 
  • Doctorat d’Etat en médecine, université Paris V (1985)
  • Stage post-doctoral au CIML à Marseille, dans l’équipe de Bernard Malissen (1985–1987) 
  • Chef de clinique assistant des hôpitaux de Paris en immunologie clinique, dans le service de Jean Dormont, hôpital Antoine-Béclère, Clamart (1987–1989)
  • Chargé de recherche de deuxième classe (1989), chargé de recherche de première classe (1992), directeur de recherche de deuxième classe à l’Inserm (1994)
  • Responsable de l’équipe de recherche Production et rôle des cytokines en immunopathologie humaine, au sein de l’unité Inserm 131 “Immunopathologie et immunologie virale”, puis Cytokines et immunorégulation”, dirigée par Pierre Galanaud, hôpital Antoine-Béclère, Clamart (1990–2005)
  • Habilitation à diriger des recherches (biochimie, et immunologie), université Paris VII (1992)
  • Adjoint du chef de service de médecine interne et immunologie clinique, hôpital Antoine-Béclère, Clamart (1998–2002)
  • Directeur adjoint de l’institut fédératif de recherche Paris-Sud sur les cytokines (1998–2001)
  • Professeur des universités-professeur hospitalier (PU-PH) d’immunologie clinique, hôpital du Kremlin-Bicêtre et hôpital Antoine-Béclère, Clamart (1998–2011) 
  • Directeur de l’unité mixte de recherche Inserm 764/université Paris-Sud “Cytokines chimiokines et immunopathologie” (2006–2009), puis de l’unité mixte Inserm 996, avec le même intitulé, hôpital Antoine-Béclère, Clamart (2010–2011)

Dominique Emilie est décédé accidentellement dans les Pyrénées le 25 février 2011. 

Instances scientifiques et d’organisation de la recherche

  • Membre du comité consultatif de protection des personnes dans la recherche biomédicale (CCPRB) de la Pitié-Salpêtrière (1991–1995)
  • Membre du conseil scientifique de l’Association de la recherche sur la polyarthrite (1992–1995), de la commission « Immunologie » de l’Anrs (1993–1996), de la commission « Immunologie-Virologie » de l’ARC (1997–2002), du groupe de travail « Immunologie-Hématologie » de l’Agence du médicament (1998–2002), du conseil scientifique de Vaincre la mucoviscidose (1999–2002)
  • Membre de la commission « Immunologie » de l’action concertée « Essais thérapeutiques (1999–2004) et de l’action concertée « Homéostasie lymphocytaire » (2002–2005) de l’Anrs, du conseil scientifique de « Ensemble contre le sida » (2001–2005)
  • Membre du conseil scientifique de l’UFR de pharmacie Châtenay-Malabry de l’université Paris XI (2001–2005) 
  • Conseiller du département de médecine moléculaire de l’Institut Pasteur (2002–2005)
  • Vice-président de la commission scientifique spécialisée de l’Inserm “Immunologie, infection – Onco-hématologie” (2003–2007) 
  • Membre de la commission d’évaluation de la direction de la recherche clinique de l’AP-HP (2004–2005)

Sociétés savantes – Académies

  • Membre de la Société française d’immunologie, de la Société nationale française de médecine interne 
  • Membre de l’European Cytokine Society, de l’American Association of Immunologists 

Prix – Distinctions

  • Major de l’internat des hôpitaux de Paris (1978)
  • Don du fonds BNP pour la recherche médicale (1993)
  • Paolo Spiegel Award de l’European School of Oncology (1994)