Daniel Scherman

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Daniel Scherman est un spécialiste du développement de biotechnologies et de nanomatériaux pour la thérapie génique et l’imagerie biomédicale. Ses découvertes visent à donner naissance à des applications médicales diagnostiques et thérapeutiques, notamment pour lutter contre le cancer et les maladies génétiques, et pour la vaccination. 

Au début de sa carrière, il a contribué à élucider le mécanisme de transport membranaire d’hormones et de neuromédiateurs. Par la suite, il s’est consacré à des approches permettant le transfert de gènes. Ses principaux travaux ont porté sur la thérapie génique utilisant des plasmides bactériens ou des oligonucléotides de synthèse. Ils concernent, en particulier, la purification et la biosécurité des ADN plasmidiques par l’invention des « minicercles » d’ADN et des « mini-plasmides » dénués de séquence de résistance aux antibiotiques. Daniel Scherman s’est, en outre, consacré à la découverte de procédés d’administration de ces ADN, via des vecteurs chimiques ou par l’utilisation de forces physiques, en particulier les champs électriques permettant l’électrotransfert intramusculaire ou intratumoral. Ces découvertes sont en phase de développement clinique par des industriels, dont les laboratoires Sanofi, Inovio Pharmaceuticals et Roche, en vue d’applications thérapeutiques et vaccinales. Les applications en développement clinique règlementaire concernent la thérapie angiogénique de l’artérite périphérique profonde (essai clinique de phase III TAMARIS par la société Sanofi-Aventis/Gencell), la vaccination génétique antitumorale contre les tumeurs de la prostate et du col de l’utérus liées aux virus du papillome humain (essai clinique de phase II), la vaccination génétique antivirale contre le virus de l’hépatite C (essai clinique de phase I), et la dégénérescence maculaire liée à l’âge et l’uvéite. Depuis début 2016, un essai clinique de phase I pour la thérapie anti-angiogénique de la dégénérescence maculaire liée à l’âge a été initié en Suisse et en Autriche, dans le cadre d’un projet européen. 

Dans son effort pour développer des thérapies géniques ciblées in vivo, Daniel Scherman a également mis au point de nouveaux outils d’administration d’ARN interférents, qui permettent de diminuer la production de protéines spécifiques. Un brevet a été déposé et une collaboration est en cours avec l’Afrique du Sud pour le développement d’applications dans le domaine de l’hépatite B. 

Enfin, dans le but de visualiser in vivo ses stratégies de ciblage, Daniel Scherman a développé des nanoparticules à luminescence persistante, qui sont intéressantes pour l’imagerie optique des tumeurs et de zones inflammatoires. 

Il a participé à la création de jeunes pousses de biotechnologies, Sphergen et Visiorel, et au projet de la création de la jeune pousse Pharmead. Il a également des brevets exploités par des jeunes entreprises de biotechnologie et des sociétés pharmaceutiques : Polyplus (agent chimique de transfection d’ADN), Plasmid Factory (minicercles plasmidiques), Inovio Pharmaceuticals (Electrotransfert d’ADN), en collaboration avec Roche, Mérial (Electrotransfert d’ADN), Sanofi. 

Daniel Scherman dirige actuellement l’unité de technologies chimiques et biologiques pour la santé à Paris, qui développe des approches innovantes en biologie et en médecine. Grâce à sa structure pluridisciplinaire, l’unité travaille sur l’ensemble des étapes nécessaire à l’élaboration de nouveaux traitements. 

Biographie

Daniel Scherman est né le 12 juillet 1953. Il a mené ses études secondaires au lycée d’Antony (Hauts de Seine) et ses études supérieures au lycée Louis-le-Grand et à l’école polytechnique de Palaiseau. 

  • Ingénieur, école polytechnique, Palaiseau (1975).
  • Chercheur à l’Institut de biologie physico-chimique, Paris (1977–1991).
  • Doctorat de 3ème cycle en biochimie, université Paris VII (1979).
  • Doctorat d’Etat ès sciences, université Paris VII (1984).
  • Attaché de recherche (1980), chargé de recherche (1983), directeur de recherche de 2ème classe (1989), directeur de recherche de 1ère classe (1994), directeur de recherche de classe exceptionnelle (2001) au CNRS.
  • Directeur de l’unité mixte de recherche « Vectorologie moléculaire et cellulaire » CNRS 133/ école nationale supérieure de chimie ParisTech/Rhône Poulenc, Vitry-sur-Seine (1991–1999).
  • Directeur de l’unité mixte de recherche CNRS 7001/ENS/Aventis « Chimie bio-organique et biotechnologie », faculté de pharmacie, Paris (1999–2003).
  • Directeur de l’unité Inserm 266, succédant à Bernard Roques (2002–2004), devenue l’unité Inserm 640 « Pharmacologie chimique et génétique », faculté de pharmacie, Paris (2005–2010).
  • Directeur de l’unité mixte de recherche Inserm 1022/CNRS 8151/université Paris Descartes/école nationale supérieure de chimie-Paris Tech « Pharmacologie chimique et génétique, et imagerie », faculté de pharmacie, Paris (2010–2016).
  • Directeur de l’unité mixte de recherche « Technologies chimiques et biologiques pour la santé » Inserm 1022/CNRS 8258/université Paris Descartes/école nationale supérieure de chimie/Paris Tech, université Paris Descartes, depuis 2014. 

Instances scientifiques et de gestion de la recherche

  • Membre des sections du comité national de la recherche scientifique du CNRS “Biologie cellulaire, virus et parasites”, “Macromolécules du vivant” et “Thérapeutique expérimentale, concepts et moyens” (1991–2000).
  • Président du comité “Thérapie génique non virale” de la Société européenne de thérapie génique et cellulaire (2000–2003 et depuis 2010).
  • Ancien président du groupe thématique de recherche sur les vecteurs.
  • Coordinateur scientifique du projet européen MOLEDA “Etude et développement des techniques à l’ADN non viral dans le domaine de la thérapie génique” du 6ème PCRDT (2005–2008).
  • Directeur scientifique et expert du laboratoire Généthon pour le développement de solutions de thérapie génique des maladies rares (2006–2009).
  • Membre, puis président (2007–2009) du comité d’experts du Génopole d’Evry.
  • Coordinateur de « Thérapie génique de la maladie de Willebrandt », programme européen sur les maladies rares Eranet-E-RARE TRANSPOSMART (2011).
  • Responsable de la conception et la réalisation de plasmides pour l’essai clinique de thérapie génique de la dégénérescence maculaire humide liée à l’âge (DMLA), projet européen Target AMD du 7ème PCRDT. 
  • Président de la section “Pharmacologie, bio-ingénierie, imagerie, biotechnologie” du comité national de la recherche scientifique depuis 2012.
  • Expert européen FP7 et Horizon 2020 pour les programmes ITN 2014, ITN 2015, IAPP, FET-OPEN 2014.
  • Fondateur des sociétés de biotechnologies (jeunes pousses) Sphergen et Visiorel (devenue Eyevensys).

Sociétés savantes – Académies

  • Membre du bureau de la Société française de thérapie cellulaire et génique.
  • Membre du conseil d’administration de la Société de pharmacologie et de toxicologie cellulaires depuis 1994.
  • Membre du conseil scientifique de l’American Society of Gene & Cell Therapy (deux mandats).
  • Membre du bureau éditorial d’Advanced Drug Delivery Reviews depuis 2004 et de Cell Biology Toxicology depuis 1998.

Prix – Distinctions

  • Prix de l’Institut de biologie physico-chimique, Paris (1982).
  • Prix de neurobiologie de la Fondation pour la recherche médicale (1986).
  • Prix de la recherche du groupe Rhône-Poulenc (1998).
  • Médaille d’argent du CNRS (1999).
  • Prix de l’Académie nationale de médecine (2001).
  • Experimental Uveitis Research Award, Deutsche Uveitis Arbeitsgemeinschaft (2007).
  • Chevalier dans l’Ordre des palmes académiques (2004).