Bernard Swynghedauw

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Pendant sa vie professionnelle, l’activité de recherche de Bernard Swynghedauw a été centrée sur l’hypertrophie et l’insuffisance cardiaque. Il a abordé ces affections, la fois sous un angle physiologique et moléculaire. Cette double approche lui a permis de mettre en évidence, pour la première fois, la plasticité du myocarde à l’échelon moléculaire lors du remodelage cardiaque. 

Les travaux de recherche de Bernard Swynghedauw ont d’abord concerné l’athérogenèse, c’est-à-dire la formation de plaques à l’intérieur de la paroi des artères. 

A la fin des années 1960, il s’intéresse au métabolisme du myocarde dans l’unité de Pierre-Yves Hatt, en mettant notamment au point des modèles expérimentaux d’insuffisance aortique chez l’animal.

C’est au sein de l’unité 127 de l’Inserm que Bernard Swynghedauw et ses collaborateurs se consacreront, pendant plus de 20 ans, à l’étude de la physiopathologie de l’hypertrophie et de l’insuffisance cardiaque. Ils seront parmi les premiers à appliquer à la cardiologie les techniques d’analyse des protéines contractiles en 1970, les techniques de biologie moléculaire en 1986, et la technologie transgénique en 1992. Cette unité est devenue ainsi une des références en cardiologie moléculaire et génomique physiologique appliquée à la cardiologie. 

A partir de 1996, Bernard Swynghedauw et ses collaborateurs travaillent sur certaines analyses du système cardiovasculaire, grâce à la mise au point d’un modèle transgénique de souris et à la création de logiciels d’analyse. Ces programmes ont été ensuite largement appliqués à la physiologie humaine. 

Après l’année 1997, il a continué à travailler au sein de l’unité qu’il avait fondé et qui fut dirigée ensuite successivement par Jane-Lyse Samuel puis par Alain Cohen-Solal. C’est à cette époque qu’il a commencé à s’intéresser à la médecine évolutionniste, médecine sur laquelle il a publié deux ouvrages, de même qu’aux conséquences médicales du changement climatique, sur lesquelles il a publié un ouvrage en 2015. 

Biographie

Bernard Swynghedauw est né le 5 septembre 1935 à Lille. Il a mené ses études supérieures aux facultés de médecine et des sciences de Paris. 

  • Externe (1956–1959), puis interne des hôpitaux de Paris (1960–1966).
  • Travaille dans le groupe de recherches sur l’athérosclérose, devenu unité Inserm 2 en 1964, dirigé par Jean-Louis Beaumont à l’hôpital Boucicaut à Paris (1959–1966), puis dans cette même unité dont l’intitulé est devenu “Pathologie cardiovasculaire”, dirigée par Pierre-Yves Hatt à l’hôpital Léon-Bernard, à Limeil-Brévannes (1966–1970).
  • Docteur en médecine, lauréat de la faculté de médecine, prix de thèse CEDUS sur le sujet “Les troubles du métabolisme des triglycérides et leurs relations avec le métabolisme des glucides”, président du jury Jean Lenègre, Paris (1966).
  • Attaché assistant des hôpitaux de Paris dans le service de cardiologie de l’hôpital de Limeil-Brévannes, dirigé par Pierre-Yves Hatt (1966–1978).
  • Diplôme d’études approfondies de physiologie animale, option cardiovasculaire, faculté des sciences d’Orsay (1967).
  • Chargé de recherche (1969), maître de recherche (1971), directeur de recherche (1977), directeur de recherche de classe exceptionnelle (1988), directeur de recherche émérite (1998) à l’Inserm.
  • Séjour de six mois à Birmingham University, Angleterre, dans le département de biochimie de Samuel Victor Perry, l’un des pères de la biochimie des protéines contractiles (1970).
  • Docteur ès sciences, thèse sur “les protéines contractiles du myocarde dans l’hypertrophie cardiaque expérimentale et humaine”, sous la direction d’Edouard Coraboeuf, (1974).
  • A la faculté de médecine des Saints-Pères (1970–1972), participe à la création d’une annexe de l’unité 2 de pathologie cardiovasculaire, dirigée par Pierre-Yves Hatt (1972–1974).
  • Créateur et directeur de l’unité Inserm 127 “Métabolisme du cœur et des vaisseaux” (1975–1980, 1990–1993), en direction alternée avec Ketty Schwartz (1981–1984) et Lydie Rappaport (1985–1989, 1994–1999), à l’hôpital Lariboisière à Paris. 
  • Il a fait valoir ses droits à la retraite en 1997, tout en continuant à travailler au sein de l’unité qu’il avait fondée, devenue ensuite unité 572, dirigée par Jane-Lyse Samuel (2002–2004). 
  • Il travaille au sein de l’unité mixte de recherche 942 “Biomarqueurs cardiovasculaires”, dirigée par Alain Cohen-Solal à l’hôpital Lariboisière (2010–2016). 

Instances scientifiques et de gestion de la recherche

  • Vice-président de la commission scientifique spécialisée (CSS) de Inserm “Physiologie et pathologie cardiovasculaires et respiratoires” (1968–1978), membre la CSS “ Systèmes cardiovasculaire, respiratoire, rénal et urinaire, hémostase : physiologie, physiopathologie, pharmacologie, recherche clinique” (1983–1986), de la commission des éditions de l’Inserm (1983–1986). 
  • Membre du comité Interaction moléculaire en biologie de la Délégation générale à la recherche scientifique et technique – DGRST (1973–1980), membre puis président du comité Biologie et fonction du myocarde de la DGRST (1973–1980).
  • Membre du comité national du CNRS (1980–1984).
  • Membre de plusieurs actions thématiques programmées de l’Inserm : cœur et huile de colza, cœur et tabac, fibre cardiaque. 
  • Président de l’action thématique programmée du CNRS “Génie génétique appliqué à la médecine”, la première du genre au CNRS. 
  • Membre de la commission ad hoc de l’Agence du médicament sur la toxicité des statines (2001). 
  • Membre du comité des bourses Fogarty, du conseil de la Fondation Del Duca, du conseil de la Fondation pour la recherche médicale, du conseil de la Fondation des maladies vasculaires. 

Sociétés savantes – Académies

  • Membre correspondant de l’Académie nationale de médecine.
  • Emeritus Fellow of the European Society of Cardiology, Fellow of the International Society of Heart Research, Past president de la Federation of European Physiological Societies. 
  • Fondateur, avec Pierre-Yves Hatt, du groupe de travail sur le métabolisme du myocarde de la Société française de cardiologie.
  • Membre titulaire de l’Academia Europaea (section Physiologie), de l’American Society of Physiology. 
  • Membre émérite de la Société française de cardiologie, membre d’honneur de la Société de physiologie, membre du British Muscle Club. 
  • Fondateur de l’European Muscle Club à Liège (1972).
  • Fondateur, puis président de l’European Section of Aldo Council (1996).
  • Membre du comité exécutif de l’European Society of Cardiology (1992–1998).
  • Membre fondateur de l’European Study Group on Cardiovascular Oscillations (1997).
  • Délégué français, puis membre et président de la Federation of European Physiological Societies (1999–2000).
  • Editor européen du Journal of Molecular and Cellular Cardiology (1978–1983) Editor associé de Heart Failure Review, Journal of Molecular Medicine. 

Prix – Distinctions

  • Prix de la Société de biologie clinique (1974), prix Peter Debye (University of Maastricht) avec Lydie Rappaport et Ketty Schwartz (1994).
  • Prix Drieux-Cholet de l’Académie de médecine (1996), Prague Charles University Medals (1999). Diploma Omaglia et Medalia Jubiliara Vasile Goldis, décernés par le recteur de l’université Vasile Goldis, Arad, Roumanie (2001).
  • Prix recherche trophée “Les cardiologues de l’année” (2001), médaille de l’International Society for Heart Research, Tromsö, Norvège (2005).
  • The International Society of Heart Research Medal of Merit in recognition of scientific achievement (2005).
  • Docteur honoris causa de l’université d’Umea, Suède (2006).
  • Chevalier dans l’ordre national du Mérite (1980).