Anne Tursz

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Au début des années 1970, après son doctorat en médecine, Anne Tursz effectue des recherches épidémiologiques en milieu hospitalier et travaille sur les placements sanitaires institutionnels de nourrissons et de jeunes enfants à partir de l’hôpital. Elle travaille ensuite sur l’hypo-fécondité au Gabon puis sur l’hospitalisation des enfants étrangers en France. 

Au début des années 1980, au sein de l’unité Inserm 149, dirigée par Claude Rumeau-Rouquette, Anne Tursz est responsable d’une équipe de recherche dont la principale thématique concerne les accidents de l’enfant et de l’adolescent. Avec ses collaborateurs, elle étudie la faisabilité d’un système de surveillance et d’un registre, réalise une analyse critique des données de mortalité sur les morts violentes et travaille sur le domaine de la traumatologie sportive et des conséquences à long terme des accidents (handicaps d’origine accidentelle). Ce travail s’est poursuivi et développé jusqu’à la fin des années 1990, par des études sur l’analyse des données de mortalité et de morbidité chez l’enfant, l’adolescent et le jeune, les morts violentes, les comportements à risque des adolescents, ainsi que le bilan des actions de prévention des accidents d’enfants en France. 

Au début des années 2000, Anne Tursz, qui a rejoint le CERMES à Villejuif, dirigé par Martine Bungener, se consacre à des recherches épidémiologiques sur la maltraitance des enfants en France (fréquence, facteurs de risque, conséquences). Outre la traumatologie (accidentelle et intentionnelle), elle va mener des recherches sur l’utilisation et la perception des systèmes de santé par les enfants et leur famille, en France et dans des pays en développement : recours aux soins hospitaliers en France, au Maghreb et en Afrique sub-saharienne (dans le cadre de la coordination d’un contrat européen) ; prise en charge des enfants handicapés en Égypte ; prise en charge de la douleur, relations avec les soignants et vie quotidienne de l’adolescent drépanocytaire et de sa famille en France. 

Une étude qu’elle a mené récemment sur les morts inattendues de nourrissons âgés de moins de un an, sur une période de 5 ans, auprès des services hospitaliers accueillant des enfants décédés et auprès des tribunaux de trois régions (Bretagne, Île de France, Nord Pas de Calais) a montrél’importante sous-estimation du nombre des homicides de nourrissons en France. 

Pédiatre de formation, Anne Tursz a consacré, pendant de nombreuses années, son activité clinique aux centres de protection maternelle et infantile, aux centres médico-sociaux, comme à la direction scientifique du Centre international de l’enfance (CIE).

Elle a publié de nombreux ouvrages et notamment en 2010 Les oubliés. Enfants maltraités en France et par la France. Anne Tursz a consacré son éméritat à des enseignements, conférences invitées et présentations dans des colloques sur le thème de la maltraitance et à la rédaction d’articles scientifiques dans des revues internationales. Et toujours sur la maltraitance envers les jeunes enfants, elle a présidé le comité de pilotage scientifique du Colloque national sur les violences faites aux enfants, qui s’est tenu au Sénat en juin 2013. 

Biographie

Anne Tursz est née le 22 février 1946 à Neuilly-sur-Seine. Elle a mené ses études secondaires au lycée de la Folie Saint-James à Neuilly-sur-Seine et ses études supérieures à la faculté de médecine et à l’université René-Descartes, à Paris. 

  • Doctorat d’Etat de médecine de la faculté de médecine de Paris, université René-Descartes (1972). Sujet de thèse : conséquences scolaires, sociales, familiales et psychologiques de la polyarthrite rhumatoïde chez l’enfant.
  • Certificat d’études statistiques appliquées à la médecine (CESAM), option épidémiologie, université Paris VI (1973).
  • Certificat d’études spéciales de pédiatrie, université Paris V, René-Descartes (1974).
  • Séjour à Oxford, en Angleterre : participation aux séminaires scientifiques et réunions de l’unité de recherche épidémiologique de Richard Doll, Department of Social and Community Medicine (1978) ; visite de la National Perinatal Epidemiology Unit de Iain Chalmers (1978).
  • Diplôme supérieur d’université d’économie de la santé, université Panthéon-Sorbonne, Paris I (1979).
  • Chercheurse vacataire, puis boursière, dans l’unité 149 de l’Inserm “Recherches épidémiologiques sur la mère et l’enfant”, dirigée par Claude Rumeau-Rouquette, à l’hôpital Baudelocque-Port-Royal à Paris (1975–1982).
  • Responsable de l’équipe “Cadre et mode de vie et santé de l’enfant et l’adolescent” au sein de la même unité (1983–1991).
  • Chargée de recherche de 1ère classe (1983), directrice de recherche de 2ème classe (1990), directrice de recherche de 1ère classe (2007) à l’Inserm.
  • Directrice scientifique du Centre international de l’enfance – CIE, au Château de Longchamp à Boulogne (1992–1997).
  • Chercheure au CERMES (Centre de recherche médecine, science, santé et société), associant l’unité Inserm 502, le CNRS et l’Ecole des hautes études en sciences sociales et en santé – EHESS, dirigée par Martine Bungener, hôpital Paul-Brousse, Villejuif (1997–2000).
  • Co-coordinatrice de l’équipe de l’unité Inserm 502 “Santé publique, conditions de vie, expérience de la maladie et du handicap” (2001–2005), puis, de l’équipe “Santé publique et politiques de santé : recomposition, coordination, efficience et évaluation” de l’unité Inserm 750 “Médecine, sciences et société : dynamiques de redéfinition”, toujours au sein du CERMES 3, dirigé par Jean-Paul Gaudillière (2006–2018).

Instances scientifiques et de gestion de la recherche

  • Experte auprès de l’Union européenne à la DGXI (1983–1984) et DGXII (1991–1992, 1995, 1998, 1999).
  • Membre de la commission pédiatrie de la Direction générale de la santé (1985–1986).
  • Experte auprès de l’OMS), dans le cadre du programme mondial de prévention de la violence et des traumatismes, depuis 1985.
  • Membre du conseil d’administration de l’Institut de l’enfance et de la famille (1990–1992).
  • Coordinatrice du panel “Accidents and poisons” – Advisory expert panels of the International Pediatric Association (1990–1995).
  • Membre du comité de pilotage du projet “Santé Abidjan” du ministère français de la Coopération (1992–1998).
  • Membre du conseil scientifique du CHU Cochin (1990–1992), membre du comité Santé des jeunes de la Fondation de France (1993–2000).
  • Membre du working group International Collaborative Effort on Injury Statistics, Center for disease Control/National Center for Health Statistics, Washington (1994–1995).
  • Membre du groupe de travail Expertise collective du comité national de coordination pour la recherche au service du développement (1995).
  • Membre de la commission scientifique spécialisée (CSS) de l’Inserm “Santé, population, société : recherches disciplinaires, notamment d’ordres épidémiologique, sociologique et économique, informatique et statistique, stratégies cliniques, diagnostiques et thérapeutiques, prévention” (1995–1998), présidente de la commission des colloques (1995–1998), présidente de la CSS “Santé publique, environnement, systèmes de soins – Epidémiologie, biostatistiques médicales, sciences humaines et sociales, systèmes de santé” (2003–2006).
  • Membre du Steering committee du Mediterranean Health Research Workshop (DG 12 de l’Union européenne) – préparation du programme de recherche euro-méditerranéen (1997).
  • Membre du conseil scientifique de l’Association des paralysés de France (1999–2001).
  • Membre, représentant l’Inserm, du groupe permanent interministériel de l’enfance maltraitée (2003–2004).
  • Membre du comité national des registres et de sa section technique depuis 2003.
  • Membre du groupe technique national de définition des objectifs de santé publique (2003–2008) :
  • Présidente du comité interministériel d’orientation du plan national “Violence et santé” annexé à la loi de santé publique (2004–2008).
  • Présidente du groupe de travail de la Haute autorité de santé (HAS) pour les recommandations pour la pratique clinique “Prise en charge en cas de mort inattendue du nourrisson” (2006).
  • Membre du comité national de la protection de l’enfance depuis 2006.
  • Membre du collège du Haut conseil de santé publique (HCCP) depuis 2007. Pilote pour l’évaluation du plan “Maladies rares” de la Direction générale de la santé (2008).
  • Membre du groupe de travail de la Haute autorité de santé (HAS) “Bonnes pratiques pour l’établissement d’un constat médical initial chez une personne victime de violences”, en tant que membre du Haut Conseil de la santé publique (HCSP) (2008–2010).
  • Membre, à la HAS, du comité d’organisation “Repérage et signalement des maltraitances sexuelles intrafamiliales chez le mineur” en tant que membre du HCSP (2009–2010).
  • Membre du conseil scientifique de la Maison européenne des sciences de l’homme et de la société à Lille (2008–2011).
  • Membre du Haut comité médical de la Région Île-de-France depuis 2011. 

Sociétés savantes

  • Présidente du Club international de pédiatrie sociale (1989–1991).
  • Membre du conseil d’administration de la Société française de santé publique (1998–1999).
  • Membre de l’Association des épidémiologistes de langue française (ADELF).

Prix – Distinctions

  • Lauréate de l’Académie de médecine (2002).
  • Chevalier dans l’Ordre national du mérite (2007).