André Chevallier

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Au début des années 1930, après avoir passé sa thèse de doctorat en médecine, André Chevallier se consacre à l’étude des vitamines et, plus particulièrement, à la physiologie de la vitamine A à la faculté de pharmacie de Marseille. Il met au point, grâce au soutien du CNRS et de la Fondation Rockefeller américaine, un spectromètre ultraviolet permettant dedoser la présence de vitamine A dans l’organisme. 

En 1939, à la demande d’André Mayer, directeur de l’Institut physicochimique et professeur au Collège de France, il participe aux travaux d’une commission du CNRS, chargée des problèmes de l’alimentation en temps de guerre. 

En 1940, avec l’aide de la Fondation Rockefeller américaine, l’Institut de recherches d’hygiène, nouvellement créé à Marseille, lance une série d’enquêtes sur les carences alimentaires en temps de guerre qui voit, dès 1941, l’instauration de cartes d’alimentation spécifiques pour les enfants. Au printemps 1941, la Fondation Rockefeller décide de regagner les Etats-Unis et donne tous pouvoirs à André Chevallier pour continuer l’œuvre entreprise. 

Le 12 août 1940, André Chevallier présente au comité des experts de la Défense nationale un rapport sur les lésions liées aux carences en vitamine A pour les enfants et les adolescents. Ce comité le charge également des questions d’approvisionnement de la France en médicaments et notamment en insuline. 

Il envisage, avec le secrétaire d’Etat à la Santé, Serge Huard, l’élaboration et la mise en place d’un institut national d’hygiène. L’INH est ainsi créé, à Paris, le 30 novembre 1941. Il en est nommé directeur général en février 1942. 

André Chevallier installe l’INH dans des locaux partagés avec la direction de la Pharmacie du ministère de la Santé, rue Cardinet, à Paris et organise celui-ci en secteurs d’activité : la nutrition, les maladies sociales, l’épidémiologie et l’hygiène générale. La section de nutrition s’occupe principalement de l’alimentation infantile. La section des maladies sociales a en charge la tuberculose, l’alcoolisme et la syphilis, mais également le cancer. Dans ce champ, l’INH soutiendra la recherche à caractère thérapeutique : une étude sur la biologie de la métastase est ainsi réalisée au centre anticancéreux de Lille, une autre sur la longueur d’onde optimale en radiothérapie réalisée à Montpellier, ainsi que le suivi des premières chimiothérapies menées dans les hôpitaux d’Orléans et de Lyon. 

Quant à la section d’hygiène générale, dans le cadre de la lutte contre la fièvre typhoïde, une enquête sur l’eau potable dans les départements du Val-de-Loire est lancée, en collaboration avec le Génie rural. La section d’hygiène industrielle, liée à la chaire du même nom à la faculté de médecine de Paris, s’intéresse, de son côté, à certaines maladies professionnelles, comme le saturnisme des ouvriers de l’Imprimerie nationale. 

André Chevallier quitte la direction de l’INH, en 1946, restant membre du comité scientifique de l’Institut. 

Il prend la direction du Centre régional de lutte contre le cancer de Strasbourg en 1947, qui deviendra, grâce à sa pugnacité face aux problèmes de reconstruction après la Seconde Guerre mondiale, le Centre Paul Strauss. Celui-ci sera inauguré en 1959. 

Biographie

André Chevallier est né le 24 novembre 1896 à Saint Paul d’Eyjeaux (Haute-Vienne). Mobilisé en 1916, dans le premier régiment d’artillerie de montagne, il est nommé médecin capitaine en 1917. 

  • Études à la faculté de médecine de Lyon jusqu’en 1923.
  • Thèse de doctorat en médecine en 1923 sur la « Recherche sur la radioactivité des sources de l’Echaillon (Maurienne). Contribution à l’étude de l’émancipation du thorium. Actions biologiques et thérapeutiques ».
  • Agrégation de physique médicale à la faculté des sciences de Lyon (1926).
  • Licence de sciences (1929).
  • Chargé de la chaire de physiologie à la faculté de médecine de Lyon (1929).
  • Professeur titulaire de la chaire de physique biologique à la faculté de médecine et de pharmacie de Marseille, nouvellement créée (1930).
  • Création de l’Institut de recherches d’hygiène à Marseille dans le laboratoire d’André Chevallier autour des nutritionnistes américains et de Daniel Kuhlmann, médecin alsacien (1940).
  • Directeur général de l’INH (1942–1946).
  • Professeur titulaire de physique biologique à la faculté de médecine de Strasbourg (1946).
  • Directeur du Centre régional de lutte contre le cancer de Strasbourg, qui deviendra, grâce à sa pugnacité face aux problèmes de reconstruction après la Seconde Guerre mondiale, le Centre Paul Strauss, inauguré en 1959 (1947–1964).

André Chevallier est décédé à Strasbourg le 11 novembre 1964. 

Instances scientifiques et d’administration de la recherche

  • Membre du comité scientifique de l’INH à partir de 1946.
  • Membre de la commission médecine du CNRS à partir de 1946.
  • Membre correspondant de l’Académie de médecine (1952).
  • Délégué de la France, aux travaux du conseil de l’Union internationale contre le cancer, au sein de l’OMS (1957).
  • Membre du conseil supérieur d’hygiène de France
  • Membre de la commission permanente du cancer au ministère de la Santé.
  • Membre de la commission interministérielle de protection contre les rayonnements ionisants. 

Un des membres fondateurs de l’Association des radio-biologistes des pays de l’Euratom (1960).

Distinctions

  • Merit of Freedom pour les services rendus aux Alliés pendant la guerre (1946).
  • Officier de la Légion d’Honneur (1959).