Alain Enjalbert

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Dès ses premiers travaux de recherche au sein de l’unité Inserm de neurobiologie, dirigée par Jean-Charles Schwartz au Centre Paul Broca à Paris, l’intérêt d’Alain Enjalbert se porte sur l’étude des mécanismes du transfert et de l’intégration des informations neuro-endocrines. 

Sous la direction de son maître, Claude Kordon, il développe ensuite des approches physiologiques et pharmacologiques chez l’animal, puis sur cultures de cellules, qui lui permettent de démontrer le caractère multifactoriel des régulations hypothalamo-hypophysaires. Lors d’un stage postdoctoral au Collège de France dans le laboratoire de Jacques Glowinski, il s’intéresse aux mécanismes de transduction (réponse à l’information reçue) de récepteurs couplés aux protéines G dans le système nerveux central.

Il monte ensuite une équipe qui se consacre à l’étude des récepteurs des neuro-hormones et à leurs mécanismes de transduction. En utilisant ces systèmes neuro-endocriniens comme modèle, il va, avec Joël Bockaert, étendre les résultats obtenus au système nerveux central. 

Le décryptage des mécanismes de couplage des récepteurs hypophysaires conduit alors Alain Enjalbert à analyser les interactions entre cascades de transduction et leurs conséquences sur les sécrétions hormonales. Il initie également une démarche translationnelle permettant de transférer ces concepts et méthodes à des problématiques cliniques et, en premier lieu, aux adénomes hypophysaires (tumeurs bénignes). En 1993, il conduit une opération de délocalisation à Marseille qui permet la création d’une unité mixte de recherche CNRS/université rassemblant fondamentalistes et cliniciens sur le site nord de la faculté de médecine. Dans cette nouvelle unité, avec Philippe Jaquet, ils développent, en collaboration avec l’industrie pharmaceutique, des analogues dopaminergiques plus efficaces que les médicaments alors disponibles. Parallèlement, ils poursuivent l’étude des interactions entre cascades de transduction, notamment sur des tumeurs humaines et des modèles de lignées cellulaires.Concernant les facteurs de transcription, ils poursuivent une double approche. La première consiste, en interaction avec le laboratoire de biochimie de l’hôpital de la Conception à Marseille, à analyser les mutations responsables de déficits hypophysaires combinés chez l’homme. La seconde est représentée par l’étude de l’expression de ces facteurs dans les adénomes hypophysaires. Ils découvrent, pour ces facteurs de transcription, de nouvelles fonctions en termes de contrôle de la prolifération ou de l’apoptose (mort cellulaire). Ils utilisent des dominants négatifs de ces facteurs dans la perspective de traitements par thérapie génique des adénomes résistants. 

La même approche, permet à Alain Enjalbert et ses collaborateurs de démontrer, sur des cellules adénomateuses en culture, qu’un récepteur particulier possède une activité constitutive pro-apoptotique, ce qui en fait un gène suppresseur de tumeurs. Ces recherches sont poursuivies dans le Centre de recherche en neurobiologie et neurophysiologie de Marseille qu’Alain Enjalbert dirige depuis le 1er janvier 2008. 

Biographie

Alain Enjalbert est né le 27 octobre 1951 à Paris. Il a mené ses études secondaires au lycée Jacques Ducour à Paris et ses études supérieures à la faculté des sciences de Paris. 

  • Diplôme d’études universitaires générales de biologie, université Paris VII (1971).
  • Maîtrise de biochimie (1973) et DEA de biophysique, université Pierre et Marie-Curie, Paris VII (1974).
  • Boursier de 3e cycle dans l’unité de recherche Inserm 109 de neurobiologie, dirigée par Jean-Charles Schwartz au Centre Paul Broca à Paris (1973–1975).
  • Doctorat de 3e cycle de biophysique, université Pierre et Marie-Curie, Paris VII (1975).
  • Boursier de la Délégation générale de la recherche scientifique et technique (DGRST) au Collège de France, équipe de neuropharmacologie biochimique (unité Inserm 114, dirigée par Jacques Glowinski) et laboratoire de physiologie cellulaire (1975–1976).
  • Chercheur dans l’unité de recherche Inserm 109 de neurobiologie, dirigée par Jean-Charles Schwartz au Centre Paul-Broca, Paris (1976–1980).
  • Attaché de recherche (1976), chargé de recherche (1981), directeur de recherche de 2e classe, directeur de recherche de 1re classe (1991) au CNRS.
  • Doctorat d’État ès sciences naturelles, université Pierre et Marie-Curie, Paris (1981).
  • Chercheur dans l’unité de recherche Inserm 159 “Neuro-endocrinologie” (1981–1985), puis “Dynamique des systèmes neuro-endocriniens” (1986–1992), dirigée par Claude Kordon.
  • Directeur de l’unité mixte de recherche CNRS 9941/université de la Méditerranée “Interactions cellulaires neuro-endocriniennes” à l’hôpital Nord, Marseille (1993–2007).
  • Directeur de l’unité fonctionnelle de biologie moléculaire, service de biochimie, hôpital de la Conception à Marseille.
  • Professeur des universités-praticien hospitalier de 2e classe (1997), puis de 1re classe (2000).
  • Directeur de l’Institut fédératif de recherche Jean Roche, “Biologie des interactions cellulaires” à Marseille (2000–2007).
  • Directeur du Centre de recherche en neurobiologie-neurophysiologie” CNRS/université de la Méditerranée/université Paul-Cézanne, à Marseille (2008-).
  • Directeur de l’Institut fédératif de recherche Jean Roche de neurosciences (2008-).

Instances scientifiques et de gestion de la recherche

  • Membre du conseil scientifique du secteur “Neurophysiologie-neuro-endocrinologie-comportement” du département de physiologie animale de l’Inra (1985–1990), du conseil scientifique de la faculté de médecine Cochin (1990–1993).
  • Président de la section “Interactions cellulaires” du CNRS (1991–1995), du conseil supérieur régional de la recherche et de la valorisation – Provence-Alpes-Côte d’Azur (1996–1999).
  • Membre du conseil scientifique de la Fondation pour la recherche médicale (2000–2004), du comité scientifique régional de la Ligue contre le cancer (2000–2005).
  • Membre du conseil scientifique de l’université de la Méditerranée, du comité scientifique de la faculté de médecine (2004–2009).

Distinction – Prix

  • Prix d’endocrinologie de la Fondation pour la recherche médicale (1986).
  • Chevalier dans l’Ordre des Palmes académiques (2005).

Sociétés savantes

  • Membre du conseil d’administration de la Société des neurosciences (1990–1995).
  • Président du Club français de l’hypophyse de la Société française d’endocrinologie (1998).
  • Membre du Strategic Action Committee de l’International Neuroendocrine Federation.
  • Vice-président de la Société française de neuro-endocrinologie expérimentale (1996–1999).
  • Président de la Société française de neuro-endocrinologie (1999–2002).
  • Membre du conseil d’administration de l’European Neuroendocrine Association (2004–2009).
  • Vice-président (2006–2008), puis président (-2008) de la Société française d’endocrinologie.
  • Membre du comité de rédaction (1989–1993), puis éditeur scientifique de Neuroendocrinology depuis1993.
  • Éditeur sectoriel du Journal de physiologie (1989–1993).
  • Receiving Editor du Journal of neuroendocrinology (1989–1996).
  • Membre du comité de rédaction de l’Encéphale (1990), du comité de rédaction des Annales d’endocrinologie (2006).