C’est quoi la mpox ?

Connue depuis la fin des années 50, cette maladie faisait jusqu’ici rarement parler d’elle en dehors de régions rurales d’Afrique de l’Ouest et du centre. Mais en 2022, une épidémie sans précédent s’est étendue à une centaine de pays, sur plusieurs continents : l’infection à mpox est devenue un problème de santé public mondial. Heureusement, elle est le plus souvent bégnine et il existe même un vaccin pour s’en protéger.

La mpox est une maladie causée par un virus de la famille des orthopoxvirus : le virus mpox (ou MPXV). Découverte chez des singes qui présentaient des lésions cutanées évoquant la variole humaine, elle a d’abord été nommée « variole du singe » ou « variole simienne » (monkeypox en anglais). Mais puisque la maladie est bien plus souvent transmise à l’humain par des petits rongeurs ou d’autres humains que par des singes, on l’appelle désormais tout simplement la « mpox ».

Des éléments plus ou moins ronds, colorés en vert, parsèment un fond bleu.
Particules virales mpox (vertes) dans des cellules en culture infectées (bleues). Les particules virales sont à différents stades de maturité, ce qui explique les différences de forme. Image obtenue par microscopie électronique au centre de recherche intégré du NIAID à Fort Detrick (États-Unis) © NIAID

Chez les personnes infectées, la maladie débute après une période d’incubation de 5 à 21 jours. Les premiers symptômes peuvent faire penser à la grippe : fièvre, courbatures, maux de gorge et de tête, ganglions gonflés et douloureux… Puis des éruptions cutanées apparaissent plus ou moins rapidement, parfois sur l’ensemble du corps – paumes des mains, plantes des pieds et muqueuses comprises – ou de façon plus localisée (par exemple essentiellement au niveau des zones génitales ou péri-anales). Ces lésions se présentent au départ comme des taches plates qui vont se surélever et devenir douloureuses, puis se transformer en vésicules remplies d’un liquide clair. Ces cloques évoluent ensuite en pustules qui cicatrisent en formant des croûtes. Les patients sont contagieux dès les premiers symptômes et jusqu’à la guérison complète des lésions cutanées (lorsque toutes croûtes sont tombées).

Contrairement à la variole humaine (maladie éradiquée depuis la fin des années 70 grâce à la vaccination), la mpox est le plus souvent bénigne et les personnes infectées en guérissent spontanément en 2 à 4 semaines. Néanmoins des complications peuvent survenir, en particulier chez les jeunes enfants, les femmes enceintes et les personnes qui présentent un déficit immunitaire. La surinfection des lésions cutanées, une atteinte de l’œil (au niveau la cornée), neurologique (encéphalites) ou encore des poumons peut nécessiter une prise en charge spécifique, voire une hospitalisation. Dans les pays où le système de soin est fragile, ces complications peuvent hélas avoir une issue fatale.

Au départ, la mpox est une zoonose, c’est-à-dire une maladie transmise à l’humain par des animaux. Mais l’ampleur des épidémies récentes est liée à la transmission du virus entre humains, essentiellement par contact étroit et prolongé avec une personne malade. Le virus est en effet présent au niveau des lésions cutanées, des muqueuses et des fluides corporels des personnes infectées, ainsi que sur les objets (linge, vaisselle, poignées de porte…) qu’elles ont utilisés. Les gouttelettes respiratoires (postillons) constitueraient une autre source de contamination. La maladie peut donc se répandre facilement au sein d’un foyer. Pour prévenir ce risque, les personnes infectées doivent s’isoler jusqu’à leur guérison complète. Leurs proches, et plus globalement les personnes qui ont eu un contact à risque avec un malade, peuvent bénéficier d’une vaccination « post-exposition », pour prévenir le développement de l’infection. Et si la mpox n’est pas une infection sexuellement transmissible à proprement parler, les rapports sexuels sont particulièrement propices à sa transmission. Dès lors, en France, la vaccination « pré-exposition » (pour prévenir l’infection) est recommandée aux personnes qui ont des partenaires sexuels multiples, aux travailleurs et travailleuses du sexe et à leur entourage. Un essai clinique promu et financé par l’ANRS-MIE, l’agence de l’Inserm dédiée à la coordination de la recherche sur les maladies infectieuses émergentes, a montré la grande efficacité de cette approche.

Depuis l’épidémie de 2022, l’ANRS-MIE a mis en place un dispositif de crise consacré à la mpox. Ce dispositif a notamment permis la mise en route d’une dizaine de projets de recherche portant sur la caractérisation de la maladie, sa prévention et son traitement (dont l’évaluation du bénéfice/risque de l’antiviral Tecovirimat pour la prise en charge des cas sévères).

Pour en savoir plus la mpox

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